samedi 18 novembre 2006

Le génome de l'Homme de Néanderthal


N'en déplaise au vice-ministre de l'Education polonais qui récemment traitait le darwinisme de "science-fiction" (il ferait mieux de relire la Bible et il verra où se trouve vraiment la science-fiction), les études sur l'Evolution et notamment l'Evolution humaine continuent de progresser. Deux groupes de chercheurs ont ainsi récemment séquencé des régions importantes du patrimoine génétique de l'Homme de Néanderthal à partir de fragments d'ADN retrouvés sur les os (voir Nature du 16 Novembre 2006). Apparu il y a 350 000 ans et disparu il y a 30 000 ans, notre plus proche cousin conserve encore bien des mystères. Notamment pouvait-il avoir une descendance viable et fertile avec un certain Homo sapiens sapiens (nous) qui était son contemporain ? Pourquoi a-t'il disparu ? Connaissant les "exploits" historiques de notre espèce, on peut craindre que peut-être ce fut le premier génocide de l'histoire...Une mauvaise adaptation notamment aux glaciations est peut-être aussi en cause. L'intérêt des nouvelles études présentées est essentiellement technique car elles mettent en place des procédures qui permettent d'espérer de séquencer le génome entier d'espèces disparues et notamment de l'Homme de Néanderthal. Des informations importantes seront ainsi apportées sur l'évolution de notre genre Homo. Déja nous savons que 99,5% de nos séquences génétiques sont similaires à celle de Néanderthal et que notre ancêtre commun le plus proche date de 500 000 ans. Il semble qu'une population de 3000 individus environ soit à l'origine de l'ensemble des Néanderthal (c'est le même chiffre qui est avancé pour notre espèce). Cette population de 3000 individus a du être isolée du reste de ses congénères et a évolué indépendamment pour donner la nouvelle espèce (peut-être spéciation allopatrique avec goulot d'étranglement évolutif sans doute). Cette étude nous rappelle aussi que nous sommes dans une période unique de l'Histoire où il n'y a sur cette planète qu'une seule espèce étroitement apparentée à l'Homme. Dans tout le reste de la préhistoire, il y a eu plusieurs espèces d'Homo ou d'Australopithèques "cohabitant" sur Terre.

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