vendredi 30 mars 2007

Des stratégies de publication de Darwin

On en sait un peu plus sur la genèse d'un des livres les plus importants (voir le plus important) pour l'humanité, je veux bien sur parler de "De l'origine des espèces" de Darwin. On sait que Darwin a découvert les principales notions sur l'évolution et ses mécanismes vers 1837 mais le livre n'est sorti qu'en 1859. La théorie classique est que Darwin avait retardé la publication par peur de la controverse avec les religieux qu'il allait causer, sachant parfaitement qu'il risquait de durablement dynamiter la crédibilité de ces derniers et donc par une sorte d'autocensure. D'après un article de Nature relatant les recherches d'un historien des sciences de Cambridge, la réalité semble plus subtile que cela. Darwin n'a pas vraiment caché la théorie de l'évolution pendant ces 22 ans. Elle apparait dans un certain nombre de lettres écrites à ses collègues, sa famille, ses amis. En fait, il a passé 22 ans à la peaufiner, à rassembler de nouveaux arguments et à trouver des solutions aux cas qui contredisaient en apparence sa théorie (par exemple la non-reproduction de certaines castes dans des sociétés animales (abeilles...)). Donc Darwin a bien retardé la publication de ses réflexions, mais pas par autocensure, mais plutot par volonté au contraire d'être plus fort pour abattre tous les murs qui allaient se dresser contre lui. Néanmoins il a quand même traité le cas de l'évolution humaine à part, dans un livre paru plus tard (The Descent of Man). Dans l'introduction à ce livre, il avoue effectivement un retard volontaire pour cet aspect particulier, sachant la question de l'origine humaine particulièrement sensible. Disons qu'il a été habile, en séparant artificiellement l'homme du reste il a d'abord attendu que sa théorie concernant plantes et animaux commence à être accepté pour placer ensuite tout naturellement l'homme à sa place dans l'arbre de la vie, c'est-à-dire sur une petite branche dans un coin au milieu des autres espèces, avec des mécanismes d'apparition identiques à ses cousins.

mardi 27 mars 2007

Je lave mon cerveau plus blanc avec la pub


Attention franchissement de la ligne jaune ! Voila ce qu'on pense en lisant l'article du Monde :



http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3236,36-888406@51-888522,0.html

concernant le neuromarketing, une discipline qu'il s'agit d'étouffer dans l'oeuf le plus vite possible.
L'expression "Du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola" prononcée par l'une des personnes les plus nocives et les plus toxiques de France (le PDG de TF1) est en passe de devenir réalité. Les procédés d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle permettent de connaitre les régions du cerveau qui s'activent lors d'un stimulus particulier. La localisation des zones cérébrales activées est basée sur un effet lié à l’aimantation de l'hémoglobine contenue dans les globules rouges sanguins. L’hémoglobine se trouve sous deux formes : les globules rouges oxygénés venant des poumons contiennent de l’oxyhémoglobine (molécule non active en RMN ou résonance magnétique nucléaire) ; les globules rouges désoxygénés par les tissus contiennent de la désoxyhémoglobine (paramagnétique donc visible en RMN). Dans les zones activées par le stimulus, une petite augmentation de la consommation d'oxygène par les neurones est surcompensée par une augmentation importante de flux sanguin. Il en résulte une diminution de la concentration de désoxyhémoglobine, ce qui est visible grâce à la résonance magnétique.
Cette technique géniale qui apporte des éléments très intéressants sur le fonctionnement du cerveau dans un but scientifique et thérapeutique est en train d'être détournée pour être un instrument de mesure permettant de connaitre l'efficacité de spots publicitaires. Il est en effet possible de prédire l'intéret d'une personne pour un objet en regardant l'activation de réseaux neuronaux dans des régions bien particulières du cerveau.
Déja des sociétés privées se sont engouffrés dans la brêche dont une française qui travaille avec la régie de pub Lagardère. Ils cherchent à optimiser la mémorisation d'une campagne de pub en fonction de la fréquence des spots sur les différents supports publicitaires.
Ces dérives sont dangereuses et un pas est franchi dans la manipulation mentale que constitue la publicité. De toute manière, il faudrait déja interdire toute publicité pour des enfants de moins de 10 ans (ce qui aurait pour effet d'éliminer toutes les chaines privées pour enfants et donc de faire revenir dans le giron public et donc démocratique les émissions pour enfants qui deviendraient bien moins idiotes...), interdire tout démarchage par courrier et téléphone et surtaxer les pubs pur les produits polluants (voiture...) ou nocifs (Coca-Cola justement).
En ce qui concerne le neuromarketing, il faut que le public soit informé de quels spots ou campagnes publicitaires ont fait l'objet de ces procédés.

jeudi 22 mars 2007

De la domestication de la vache Milka

Une étude très intéressante dans le PNAS du 6 mars (Burger J et al.) qui concerne l'évolution de la capacité à digérer le lait. La plupart des Mammifères perdent la capacité de le faire après sevrage car il y a une diminution irréversible de l'expression d'une enzyme (la lactase phlorizine hydroxylase). Certaines populations humaines présentent cependant un maintien de l'expression de cette lactase, un caractère codé génétiquement (donc transmissible) mendélien et dominant. Ce trait est très répandu dans les populations d'Europe Centrale et du Nord et fréquent ailleurs en Europe, beaucoup plus rare ailleurs. Tout provient d'une petite mutation (un T au lieu d'un C) dans la base N°13910 en amont du gène de la lactase, comme quoi bien digérer son lait matinal tient finalement à peu de chose...La capacité de digérer le lait offre un avantage sélectif évident aux personnes qui le possède : ils ont une source de nourriture plus diversifiée. Deux hypothèses pour expliquer son évolution : l'hypothèse "culturelle-historique" : la persistance de l'expression de la lactase était très rare parmis les humains jusqu'à la domestication d'espèces qui produisent du lait (bovins, ovins... qui auraient dons été domestiqués pour des raisons indépendantes à la production laitière (cuir, laine, viande...)). Le caractère s'est alors répandu dans la population car l'accès à la digestion du lait (intialement un sous-produit sans grand intérêt pour les humains) a apporté un avantage sélectif considérable. L'autre hypothèse est "inverse" : ce sont les populations qui naturellement possédaient une fréquence plus grande de persistence de lactase qui ont domestiqué les animaux qui produisent du lait, avec cette fois-ci le lait comme production princeps. Laquelle des hypothèses est dominante ? (elles ne sont pas mutuellement exclusive; l'histoire a pu commencer par l'hypothèse "inverse", puis la fréquence de la persistence de la lactase a été renforcée par l'autre mécanisme). Les auteurs ont réussi à séquencer de l'ADN provenant de restes de 9 humains du Néolithique à travers l'Europe, l'époque où commence la domestication d' animaux produisant du lait. Or ils n'ont pas l'allèle qui permet la digestion du lait. L'hypothèse "culturelle historique" semble donc l'emporter, même si on peut toujours gloser sur le faible échantillon proposé, mais leur étude est déja un petit exploit.

mardi 20 mars 2007

La sondagite en plaques

Une véritable épidémie cette année. On ne peut pas avoir une émission de télé ou de radio sur l'élection présidentielle sans que ce soit le centre d'intéret principal du journaliste : les sondages. On ne parle plus tant des projets, des programmes, des propositions mais ce que pense XX de la montée de XY ? Et si cette montée ne prend pas des voix à YY ? (je vous laisse deviner qui est YY mais ce n'est pas très difficile...la testostérone rend agressif...). Et si on parle de propositions on se demande immédiatement si un(e) tel(le) ne les propose pas pour contrer la montée d'un(e) tel(le). Or les sondages, comme tout outil statistique, sont à prendre avec d'infinis précautions (en dehors du fait que Laurence Parisot, présidente du MEDEF, qui roule pour le petit Nicolas est directrice d'un institut de sondage...). D'abord il y a un problème d'échantillonage. Le Canard Enchainé révélait que le quart de la population n'est pas atteignable par les sondages (causes : refus de répondre, possession que d'un portable alors que les enquêtes se font par téléphone vers les numéros des fixes, pas facilement joignable (les personnes qui travaillent à horaires décalés)...). Il y a un déficit de jeunes et de personnes de milieu poupulaire dans l'échantillon. Les instituts de sondage le savent et corrigent à la main...en fonction des résultats de l'élection précédente. Or 2007 ne ressemble en rien à 2002 (tout comme 2002 a été très différent de 1995 c'est le moins que l'on puisse dire...). Ensuite, il y a les marges d'erreur dont on ne parle jamais mais qui peuvent atteindre 3 voire 5 % ce qui peut changer grand'chose !! Une manière de présenter plus honnêtement les sondages serait de le faire comme dans les graphiques suivants (vous reconnaitrez facilement qui est qui dans les courbes).

lundi 19 mars 2007

Harry Potter 7

Très vives discussions sur les différents sites consacrés à Harry Potter pour trouver ce qu'il se passera dans le dernier épisode. Voici donc ma position sur deux points principaux :

* Severus Snape est finalement gentil. Snape était le candidat pour le méchant dans le premier Harry Potter et finalement ce n'était pas lui (mais le Prof Quirell parasité par Voldemort...). Après, il naviguait entre le pathétique, le cynique et le désagréable mais finissait toujours du coté de Dumbledore et de l'Ordre du Phénix. Le sixième livre présenterait un nouveau retournement où Snape (alias le Prince aux sangs mêlés) deviendrait méchant. Il tue notamment Dumbledore. En fait, je pense que cela fait partie d'une gigantesque machination contre Voldemort et que le sacrifice de Dumbledore fait partie d'un plan. Dumbledore est bien mort, il n'y aura pas de retour à la Gandalf à mon avis mais n'oubliez pas que les anciens directeurs de Hogwarts survivent sous la forme des portraits qui sont accrochés dans le bureau de la Tour d'Astronomie où siège désormais la nouvelle directrice McGonagall. D'ailleurs JK Rowling précise que le portrait de Dumbledore est bien apparu avec un Dumbledore "endormi". Cela veut bien dire qu'il va se réveiller dans le 7 et continuer à distiller des conseils et à contrôler à distance les opérations... En ce qui concerne le sacrifice de Dumbledore avec l'aide de Snape, je viens de relire Le Prince aux sangs mêlés et rien ne permet de contredire cette hypothèse, au contraire, je la trouve renforcée. Exemple : la mort de Dumbledore elle-même : dès qu'il voit Snape il le supplie..."Please, please...". On pense tous qu'il le supplie de l'épargner. Or logiquement Dumbledore, qui fait confiance à Snape, devrait plutot être rassuré par sa venue. En fait, il le supplie de le tuer comme prévu dans le plan.

* Harry Potter est un Horcrux. Je suis persuadé que dans la liste des sept Horcruxes que Dumbledore cite il y a une erreur (involontaire ou volontaire et dans ce cas cela fait partie du plan...) et que Voldemort devait tuer Harry pour faire un septième Horcrux (la séparation de l'âme pour créer un Horcrux est liée à un meurtre). Or cela a échoué mais pas complètement : le survivant Harry est devenu lui-même un Horcrux à la suite du meurtre de ses parents. C'est sa cicatrice qui a un lien direct avec l'âme de Voldemort, ce qui est d'ailleurs maintes fois répété dans les différents livres. Et JK Rowling ne rate jamais une occasion de noter un parallèle ou une similitude entre Harry et Voldemort : c'est tout simplement qu'une partie de l'âme de Voldemort se trouve dans Harry. Ce qui protège Harry de devenir méchant avec une telle âme : l'amour de ses parents et ça, Dumbledore le dit explicitement à Harry dans le Prince aux Sang-Mêlés. Donc problème : Harry Potter doit éliminer les Horcruxes, or il en est un lui-même !!! Ca c'est une superbe intrigue pour le 7 !! Il y a aussi un problème avec la prophétie...On sait que l'un (Harry ou Voldemort) doit tuer l'autre pour survivre. Mais Dumbledore n'arrête pas de dire à Harry que la prophétie ne se réalise que parceque des gens y croient...Si Harry continue à y croire, il résoudra la contradiction liée à son statut de Horcrux.

Bon, maintenant je souhaite de tout coeur avoir faux, car finalement, cela m'embêterait de ne pas être surpris en lisant le 7ème Harry Potter en Juillet prochain. Mais je fais confiance à JK Rowling...

mardi 13 mars 2007

Rats des villes et rat des champs transgéniques

D'après un article publié dans une revue de toxicologie (dont Le Monde rend compte aujourd'hui
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-882385@51-852781,0.html ), il semblerait que le maïs transgénique de la firme Monsanto qui produit une substance qui tue un parasite du maïs (la pyrale) soit toxique pour le foie et pour les reins, ou en tout cas change certains paramètres de fonctionnement de ces organes, ce qui aboutit notamment à des changements dans la composition des urines. Le tout a été fait chez le rat.
L'originalité de cette étude est que les expérimentations et les chiffres bruts proviennent d'expériences de la firme Monsanto elle-même, classés secrets (pourquoi d'ailleurs ?), mais que Greenpeace a pu obtenir à la suite d'un procès en Allemagne. Les "chercheurs" de la firme, sans doute confortablement rémunérés par Monsanto, avaient conclu à l'inocuité du maïs (Dans la série "on ne trouve que ce qu'on cherche"). Ils avaient bien vu des effets sur le foie, mais comme "les effets étaient différents chez les mâles et chez les femelles alors ce ne devait pas être bien grave" : un raisonnement très pertinent effectivement...
Le coeur de la contradiction entre les "Monsanto" et le labo français à qui Greenpeace a demandé de retraiter les données concerne la variabilité. Le labo français s'est concentré sur les différences observées après ingestion d'un maïs transgénique (chez des rats) et des ingestions d'un maïs de la même souche, mais non transgénique. Monsanto a plutot insisté sur la comparaison avec d'autres souches de maïs et montré que la variabilité des paramètres entre maïs transgénique et non transgénique est du même ordre que celle entre des maïs de différentes souches et donc qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. C'est un peu comme si vous mangiez un coup du maïs mexicain et un autre coup un maïs péruvien. Effectivement, les rats ne semblent pas mourir en masse en mangeant du maïs Monsanto et les millions d'Américains qui consomment ce maïs sont toujours à peu près vivants. Néanmoins, il faudrait s'interroger sur le fait qu'en ajoutant un seul gène dans un maïs, on fait varier d'autant des paramètres physiologiques qu'en changeant de souche qui diffère sans doute sur de multiples allèles. C'est que le gène introduit n'est pas si anodin que cela et cela mérite apporfondissement, ce que les Monsanto's boys and girls se sont bien garder de faire, après tout le but de leur "recherche" est de trouver des arguments a minima pour convaincre la population qu'ils ne vont pas mourir tout de suite après avoir bouffer leur pop corn. Qu'ils meurent dix ans ou vingt ans plus tard, ils n'en ont rien à faire; ça ne se verra pas trop ou en tout cas pas tout de suite (et puis d'ici là on aura suffisamment accumuler de dividendes pour qu'une partie serve à indemniser les victimes si d'aventure on en arrive à un procès...).
Ce joyeux épisode montre la nécessité de mettre en place un organisme indépendant de tout financement privé (donc 100% public) qui fasse des recherches en toute transparence sur les nouveaux produits et technologies avant mise sur le marché. Le problème se pose pour les OGM ou pour les téléphones portables (antennes et combiné) et aussi pour les nanotechnologies. On ne peut pas faire confiance aux études menées par des "chercheurs" payés par les firmes car ces dernières se retrouvent être juge et partie (autre scandale récent : la commission sur les antennes de portable avec des gens payés par les opérateurs de téléphonie mobile dedans). Il faut que les études soient menées par des gens qui gagneront à la fin du mois la même somme et qui auront la même carrière si ils disent que le produit X est OK ou toxique, sinon le jeu est biaisé, la nature humaine étant ce qu'elle est. C'est la seule manière finalement de remettre de la confiance entre la population, la technologie et le progrès, car ces derniers ont été tellement privatisés et associés à des mensonges ("mais non la cigarette ne peut pas provoquer de cancer") que le grand public est devenu, à juste titre, très méfiant. Aucune nouvelle technologie n'est sans risque, or nous en avons besoin pour régler nos problèmes. Mais il faut avoir une vision claire des couts et des bénéfices.

samedi 10 mars 2007

Votre bus en l'air


L'aérobus (voir http://www.aerobus.com/home.html ), est un mode de transport à mi-chemin entre le métro aérien et le téléphérique. Son avantage est le cout (il coute 20 fois moins qu'un métro et 10 fois moins qu'une voie de chemin de fer classique) et surtout sa faible emprise au sol (un pylone tous les 500 mètres + les stations), ce qui permettrait de le placer même dans des zones fortement urbanisées. On peut très bien imaginer des pylones obliques ou en arc, ce qui pourrait faire circuler l'aérobus au-dessus des autoroutes ou des nationales assez larges en Ile-de-France par exemple. L'aérobus peut transporter jusqu'à 300 passagers ce qui permettrait d'avoir une capacité intermédiaire entre une ligne de tramway et un métro. Un tel système existe déja au Canada, en Allemagne et bientot en Chine à Weihai, une ville de 2,5 millions d'habitants. C'est très rapide à construire (surtout par rapport à un métro). Une solution pour le Métrophérique ou Orbitale qui doit faire le tour de Paris en banlieue ?? Car si il faut attendre le projet type métro entre le financement et les travaux des tunnels ce n'est pas avant 2020-2025. Or il y a urgence. La situation se dégrade de mois en mois dans les transports franciliens, même sur des lignes plutot correctes jusqu'à présent comme le RER A. Il est clair que la saturation est totale aux heures de pointe. Cela se sent très bien quand on considère que pendant les vacances, tout fonctionne à peu près bien, mais dès que la "masse de bétail" revient, c'est de nouveau poussif. Donc qu'est-ce qu'on attend pour s'envoyer en l'air ??

jeudi 8 mars 2007

Ecce Von Economo


Le dernier "Science" du 2 Mars apporte des éclairages intéressants sur l'évolution de notre cerveau. On a toujours à l'idée que notre cerveau est plus grand que celui des singes et que "the bigger, the better". Cette dernière assertion n'est pas forcément vrai. Les Néandertals avaient des cerveaux plus gros que les notres et pourtant ils ont clairement perdu leur place dans la biosphère, sans même laisser de jolis peintures rupestres comme leurs cousins survivants. Et des études montrent que le lobe frontal de notre cortex qui intervient dans des processus cognitifs complexes ne serait, proportionnellement à la taille, pas forcément beaucoup plus grand que ceux des singes (ce point est discuté cependant). Plus que la quantité, ce serait la qualité qui compte. D'où l'intérêt de la découverte de l'équipe de l'américain Hof qui montre qu'il existe un type de neurone particulier dans le cerveau de la sous-famille de primates où se trouve l'homme (avec les chimpanzé et le gorille). Ces neurones s'appellent des neurones de Von Economo (sic) du nom de l'autrichien qui les a observés en premier. Ces neurones se trouvent dans des régions du cerveau qui interviennent dans des comportements sociaux tels que l'empathie, la confiance, le sentiment de culpabilité...L'homme a plus de ce type de neurones que les chimpanzés ou les gorilles et ils sont plus grands chez nous (nananèèreuu). Et des patients atteints de démence et de comportement "anti-social" (je cite mais j'aurais voulu avoir des détails sur ce qui est considéré comme anti-social...) présentent 74% de moins de ce type de neurones que des personnes "normales" (je cite mais j'aurais voulu avoir des détails sur ce qui est considéré comme normal...). Il faut bien sur se garder de penser qu'on a trouvé le Graal qui explique tout sur l'origine de l'homme. Mais c'est une contribution intéressante. Autre point : il existerait des neurones de Von Economo chez...les baleines. L'article n'est pas clair sur la manière de caractériser ces neurones. Est-ce juste leur forme particulière ? (dans ce cas, l'argument est faible) ou y'a-t'il des marqueurs moléculaires à disposition ? Les connexions sont-elles "homologues" ? Il s'agit probablement au mieux d'une convergence évolutive (la baleine étant la descendante d'une espèce proche de la vache...ou alors j'ai sous-estimé les capacités d'empathie, de confiance et de culpabilité de ces charmants ruminants...).

lundi 5 mars 2007

Just pure genius

http://www.youtube.com/watch?v=vlk0Y4YjX2g

Je crois que ça se passe de commentaires.

samedi 3 mars 2007

Incroyable ! Un roman sur l'Egypte NON antique

Je viens de terminer le roman "Impasse des deux palais" de Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature 1988 et surnommé le "Zola du Nil". Aimant beaucoup Zola (et le Nil), ce livre devait m'intéresser. Il s'agit d'un portrait naturaliste et sans concession d'une famille du Caire durant la première guerre mondiale et les premières émeutes nationalistes anti-anglaises de 1919. Cette famille est dominée par une figure paternelle autoritaire qui va voir les digues qu'il a construit entre sa femme, ses enfants et le monde extérieur se briser une à une. Il va se rendre compte que sa femme, théoriquement cloitrée selon la tradition machiste autojustifiée par la religion, sort en cachette pour visiter une mosquée, que l'un de ses fils mène en dehors de la maison une vie aussi débauchée que la sienne, et que l'autre de ses fils s'engage contre les anglais. Ce livre est le début d'une trilogie; je n'irai pas jusqu'à lire les 2 livres suivants car je sature un peu, mais la lecture fut plaisante.
A propos d'Egypte, antique cette fois, j'attends toujours avec impatience l'adaptation au cinéma du sublissime "Sinouhé l'Egyptien" de Mika Waltari. Si quelqu'un a le mail ou le numéro de téléphone de Jean-Jacques Annaud pour lui soumettre le projet, je suis preneur. Il serait parfait pour cela.