samedi 30 août 2008

Do the locomotion

Un article de Nature cette semaine sur l'avenir (écologique) des trains avec une série d'innovations qui laissent néanmoins un peu sur notre faim. Première innovation : le train propulsé par un moteur à hydrogène testé par des japonais et bientot des danois. Ca ne produit certes que de l'eau au final mais ça ne fait que repousser le problème, il faut produire et compresser de l'hydrogène, ce qui nécessite de l'électricité et l'hydrogène est produit à partir du méthane donc pas une ressource renouvelable...Plus étonnant est le projet des anglais de revenir aux locomotives à vapeur. Plus question d'utiliser du charbon mais du diesel et du gasoil pour chauffer l'eau et créer la vapeur. Les systèmes pour bruler diesel ou gasoil sont suffisamment efficaces pour assurer un rejet quasi-nul de gaz toxiques et polluants style NOx et composés soufrés. Par le bilan carbone (rejets de CO2) est plus défavorable que pour une locomotive diesel classique qui, elle, produit plus des autres polluants (NOx etc...). Donc c'est un peu le choix entre la peste et le choléra...Autre innovation : il faut de l'énergie pour alimenter en électricité les gares (lumière, panneaux d'affichage...etc...). D'où l'idée des japonais d'utiliser le voyageur lui-même. Le sol légèrement mou de la gare cachent des éléments piézoélectriques qui transforment le petit enfoncement sous chaque pas des voyageurs en électricité. De plus, on peut faire passer les voyageurs dans des tourniquets (comme dans le métro parisien) pour valider leur billet. Tout cela permet de produire une partie de l'électricité dont la gare a besoin (on ne précise pas quelle fraction dans l'article). Enfin, on termine par le Maglev ou Transrapid où train magnétique dont j'ai déja parlé ici. C'est à mon avis le moyen le plus intelligent de faire baisser le relargage de CO2 en substituant à l'avion (et à la route) un mode de transport super-rapide (400 voire 500 km/h) de centre-ville à centre-ville, ce qui va avoir pour effet de tuer toute l'aviation court et moyen courrier si le réseau est à l'échelle européenne par exemple. La dépense électrique pour aller aussi vite n'est pas si énorme que ça car le train est en lévitation donc pas de frottement rail-roue (restent les frottements de l'air sauf à être dans un tube sous vide). En attendant que cela se concrétise peut-être un jour...(les allemands viennent de renoncer à un projet de liaison transrapid par contre les chinois vont prolonger la voie existante reliant Shangai à son aéroport à une autre ville distante de 150km) une vidéo à bord du seul transrapid en exploitation à l'heure actuelle en Chine. Ca décoiffe !

lundi 18 août 2008

Les moustiques prennent le métro


Une jolie histoire évolutive parue dans la presse scientifique il y a quelques années (Byrne et al. Heredity 82, 7 (1999)) mais que je n'ai découvert que maintenant grâce à un article du Libé de ce matin. Il s'agit d'une histoire de moustique à Londres. Certains moustiques de l'espèce Culex pipiens se sont faits piégés dans les souterrains du métro de Londres lors de sa construction et ces populations ont évolué pour donner une sous-espèce particulière appellée molestus. Ces populations ont des caractéristiques différentes (et héritables) par rapport à leurs cousins restés à l'air libre. Par exemple, ils s'attaquent en priorité aux Mammifères et non aux Oiseaux, ce qui semble logique vu que le métro londonien grouille de Mammifères (!) et que les Oiseaux y sont plus rares...Et cette caractéristique persiste si on les confronte en labo à des oiseaux. Autres modifications, les populations souterraines n'ont pas de diapause hivernale (sorte d'hibernation) contrairement aux populations aériennes qui ont une telle diapause. Evidemment, la température souterraine est plus constante et relativement chaude. Plus besoin d'hibernation ! De plus, les variations de la durée du jour qui sont des élements déclencheurs de la diapause n'ont pas cours évidemment dans le métro. Autre caractéristique constatée par les chercheurs : les sous-populations du métro sont beaucoup plus fractionnées que les populations aériennes qui sont génétiquement plus homogènes. Cela vient du fait que les échanges génétiques entre les différents moustiques d'une ligne à l'autre voire d'une station à l'autre sont plus difficiles qu'à l'air libre. On pourrait bientot savoir quelle ligne de métro et quelles stations on a fréquenté en fonction du pedigree du moustique qui nous a piqué !!

mercredi 6 août 2008

De bons Allen

Je viens de voir coup sur coup deux des plus récents films de Woody Allen "Match Point" et "Scoop" et ce sont des réussites. Allen a réussi à sortir de sa série de films (excellents par ailleurs) sur un intellectuel-juif-newyorkais-névrosé pour nous offrir des intrigues brillantes, très finement scénarisées avec un art consommé du suspens. Les deux films ont en commun de se passer à Londres (aussi somptueusement filmé que l'était Manhattan à une autre époque) et d'avoir dans un des rôles principaux Scarlett Johannson qui joue beaucoup mieux que son look de bimbo blonde laisse penser. "Match Point" est sans aucun doute le plus dramatique, le plus sombre et le plus réussi des deux. Le film commence doucement mais les trente dernières minutes sont absolument "breathtaking" comme disent les ricains. C'est une réflexion sur ce que veut dire la chance, illustrée dès l'ouverture du film par une balle de tennis qui ricoche sur le haut du filet et qui peut tomber d'un coté comme de l'autre au bout de sa chute. Le dénouement du film dépend de l'issue de cette situation sauf que ce ne sera ni un filet de tennis, ni une balle (de tennis) qui seront en jeu. "Scoop" est plus léger, ne serait-ce que parceque malgré tout Allen ne peut s'empêcher d'apparaitre dans le film et de distribuer ses légendaires réflexions philosophiques. Mais le propos général est loin d'être comique et est une réflexion sur la vérité, les apparences et les preuves.
Pour finir, une petite sélection de dialogues extraits de ces deux films (tout droit sorti du site imdb.com) :

Match Point:

Nola Rice: He saw me across the room and he honed in on me like a guided missile.

Christopher "Chris" Wilton: Sophocles said, "To never have been born may be the greatest chance of all."

Christopher "Chris" Wilton: It would be fitting if I were apprehended... and punished. At least there would be some small sign of justice - some small measure of hope for the possibility of meaning.

Christopher "Chris" Wilton: The man who said "I'd rather be lucky than good" saw deeply into life. People are afraid to face how great a part of life is dependent on luck. It's scary to think so much is out of one's control. There are moments in a match when the ball hits the top of the net, and for a split second, it can either go forward or fall back. With a little luck, it goes forward, and you win. Or maybe it doesn't, and you lose.


Scoop:

Sid Waterman: Well did you accomplish anything besides a possible pregnancy?

Sid Waterman: I was born into the Hebrew persuasion, but when I got older I converted to narcissism

Sondra Pransky: How can we meet him?
Sid Waterman: You know, I don't know... They have a class system. He's an aristocrat and, you know, we're... we're commoners. In fact according to his system, we're... I think we're probably classified as scum.

Sid Waterman: I was in the lounge, I heard you drowning, I finished my tea and scones and came immediately!

Sid Waterman: You know not everything in the world is sinister... just practically everything.

Sid Waterman: This guy must be some lover if you're ready to drop the whole investigation! I must find out what breakfast cereal he eats...