mercredi 29 avril 2009

Les pères prennent le pouvoir

Pour le développement harmonieux des embryons, il n'y a pas que les mères qui comptent !! Le papa aussi participe activement...On en avait des preuves déja chez certains animaux et notamment les grenouilles et crapauds où le point d'entrée du spermatozoïde dans l'ovocyte lors de la fécondation est crucial pour la mise en place des axes de polarité de l'embryon (antérieur-postérieur et dorsal-ventral). En fait, lors de la fusion avec l'ovocyte le brave spermatozoïde apporte son ADN (matériel génétique) mais aussi un élément protéique appelé centriole et qui contrôle l'orientation de l'oeuf fécondé puis de l'embryon. L'équivalent chez les Mammifères n'existe pas, ou en tout cas pas de manière aussi claire. Néanmoins, en général, c'est le contenu de l'ovocyte qui est déterminant pour le développement de l'embryon et ainsi on trouve beaucoup de gènes dits à effet maternel. Habituellement, les caractères génétiques sont déterminés à la fois par le père et par la mère. Or pour le développement précoce, la mère joue de son avantage et certains de ces caractères génétiques s'expriment lors de la formation de l'ovocyte (où par définition le père ne peut pas participer - c'est totalement déloyal !!). Ainsi, qu'importe le génome du père, c'est la mère qui commande !! Et ce n'est pas que sur des détails : sans un gène à effet maternel appellé Bicoid, l'embryon drosophile finit sans tête : plutot gênant. Or une decouverte vient nuancer cette vision, car on a trouvé un gène à effet paternel : c'est le génome du père qui compte et non celui de la mère ! Cette découverte a été faite chez Arabidopsis thaliana, une plante aussi insiginfiante qu'une drosophile mais qui est (aussi) un modèle très répandu dans les laboratoires. Le gène impliqué s'appèle SSP. Si on croise du pollen (mâle) mutant avec un pistil (femelle) non muté l'embryon dans la graine obtenu est difforme. A l'inverse, si SSP est normal dans le pollen, que le pistil ait un SSP muté ou absent, ça n'a pas d'importance, l'embryon sera normal. En fait, c'est le pollen qui exprime le gène SSP, accumule un ARNmessager de SSP qui se déverse dans l'oosphère (équivalent d'ovocyte) lors de la fécondation et est traduit dans l'oeuf fécondé en protéine où il active une voie de signalisation intracellulaire appellé Yoda (oui, comme le sage gnome vert bondissant de Star Wars).