dimanche 21 décembre 2008

Harry Potter, Bilbo, Walkyrie et Pi

Petit point sur l'actualité des films que l'on attend avec impatience. Tout d'abord le sixième "Harry potter" (et le Prince de Sang Mêlé) est déja fini depuis quelques mois mais ne sortira que mi-Juillet 2009 parceque ça arrangait mieux la production (Warner Bros) !! Sympa...
Pour "Bilbo Le Hobbit" la préquel de la trilogie du Seigneur des Anneaux, la sortie est prévue en 2011. Le réalisateur sera bien Guillermo Del Toro, le réalisateur du "Labyrinthe de Pan" et la production/design artistique reviendra à l'équipe de Peter Jackson, assurant la continuité avec la trilogie (désolé, Nicolas...). C'est finalement une excellente combinaison : du sang neuf mais sous le regard du maitre. Les acteurs du Seigneur des anneaux ont déja accepté de revenir (Ian McKellen (Gandalf), Hugo Weaving (Elrond)...), y compris Ian Holm qui jouait Bilbo dans la trilogie mais bien sur les séquences avec Bilbo (plus) jeune demanderont un autre acteur. L'histoire de Bilbo le Hobbit ne tiendra que sur un film et pas deux comme annoncé précedemment. Le deuxième film qui sera produit simultanément fera le lien entre "Bilbo" et le seigneur des anneaux racontant ce qu'il se passe entre les deux livres d'après les annexes et les écrits de Tolkien. On y verra notamment Saruman commencer à tomber du côté obscur au dernier "White Council", Aragorn guerroyer pour Rohan et Gondor sous le nom de Thorongil, notamment remportant une bataille contre les pirates d'Umbar (qui s'allieront à Sauron). Il y a aussi toute l'histoire de la chute du royaume de Balin dans les mines de la Moria qui pourra être racontée. Que du bonheur...
Plus proche, le film sur "L'opération Walkyrie" qui sortira fin Janvier et que j'irai voir malgré la présence de Tom Cruise (scientologue...) dans le film (cela dit je n'arrête pas de clamer qu'une religion est une secte qui a réussi...). Il s'agit de l'histoire du complot allemand qui a manqué de très peu d'assassiner Hitler en Juillet 1944. C'est un des moments où l'histoire du XXème siècle a tenu (presque littéralement ici) à un fil...J'avais eu connaissance de ce complot lorsque j'ai lu l'année dernière l'inégal "A la recherche de Klingsor" de Jorge Volpi où il est présenté dans un des méandres de l'intrigue (qui traite également de comment le Reich est passé à côté de la bombe atomique...).
Enfin, il y a un projet d'adaptation d'un des livres les plus extraordinaires que j'ai lu : "The life of Pi" de Yann Martel dont j'ai déja parlé avec Jean-Pierre Jeunet à la réalisation (Amélie Poulain, Delicatessen, La cité des enfants perdus...). Il fallait bien lui pour s'attaquer à ce livre que je pensais inadaptable...

mercredi 10 décembre 2008

Ca chauffe pour Coldplay

Une affaire de plagiat touche l'un des groupes que j'ai "découvert" récemment : Coldplay. C'est la chanson "The scientist" qui a attiré initialement mon attention (évidemment...vu le titre) et dont le clip est très bien fait. J'ai petit à petit découvert les autres titres, notamment "Clocks", qui sont en général magnifiques, subtilement arrangés et très agréables à écouter. La chanson incriminée dans le plagiat est "Viva la vida" qui est un vrai petit chef-d'oeuvre extrait de leur dernier album. C'est un guitariste, Joe Satrani, qui a porté plainte. L'un de ses morceaux a un refrain qui ressemble effectivement à celui de Coldplay. Etre juge dans ce genre d'affaire est assez difficile. Je pense que les compositeurs de Coldplay ont suffisamment de talent pour ne pas avoir à piquer intentionnellement des mélodies. De plus, on peut très bien imaginer qu'avec des mélodies pop somme toute assez simples, deux artistes peuvent très bien parvenir indépendemment à des résultats similaires, un peu comme en Evolution pour les convergences évolutives où deux groupes d'animaux par exemple ont des structures similaires alors qu'elles ne sont pas héritées d'ancêtres communs (par exemple les pattes postérieures repliées en Z de la sauterelle et de la grenouille). Et même si les auteurs de Coldplay ont déja entendu cette mélodie, ils en ont fait une oeuvre infiniment plus intéressante que le morceau besogneux de Satrani.

jeudi 4 décembre 2008

Orbival : le tracé f(l)ou


Orbival est le principal projet de métro en rocade qui permettrait, en tout cas dans sa version initiale, de soulager les lignes A, B, C et D du RER à l'Est et au Sud en permettant de passer de l'Est de l'Ile de France au Sud sans passer par Paris.
Le tracé prévu jusqu'à présent était logique : de Val de Fontenay (l'une des stations les plus fréquentées de l'Ile de France, noeud entre la ligne RER A et E, désservant un quartier d'affaires et une grande cité-dortoir + last but not least à 10 minutes à pied de chez moi !!) jusqu'à Arcueil-Cachan ou Bourg-La-Reine selon les versions, bref vers la branche sud du RER B.
Voila comment le projet a été présenté et "vendu" aux habitants du Val-de-Marne qui ont massivement approuvé le projet sur ce tracé. Reste à trouver le financement (mais 2-3 milliards d'Euros pour un projet aussi utile devraient se trouver sans problème...avec des élus et un gouvernement responsables...D'accord c'est pas gagné !!).
La surprise est venue d'une innocente réunion de quartier, hier, où j'ai posé quelques questions au maire de Nogent-sur-Marne, Jacques JP Martin (UMP), sur la position possible d'une station d'Orbival sur le territoire de la commune. Et bien le tracé présenté jusqu'à présent sera peut-être remanié ! Plus de passage à Val-de-Fontenay (sous le prétexte inédit que "trop de correspondances" sur une même station c'est pas bien...) et à la place un tracé qui relierait l'Université de Marne-La-Vallée à l'Université de Créteil puis sans doute vers...l'aéroport d'Orly ! Fini la correspondance avec le RER B donc.
Les deux Universités seraient reliées pour faire plaisir à la ministre Valérie Pécresse (UMP) qui veut fusionner les deux Universités (d'où l'intérêt d'avoir un métro reliant les deux pour que les étudiants puissent être transportés de l'un à l'autre des sites). Donc non seulement Pécresse met un capharnaum pas possible dans les Universités et les instances de Recherche actuellement mais en plus elle vient torpiller un excellent tracé de métro. Pécresse est la future candidate de l'UMP pour les Régionales de 2010, ça promet...Le choix d'aller vers Orly est sans doute dicté (c'est mon interprétation) par le fait que ça va permettre d'ouvrir plus facilement des partenariats de financement avec le privé (vous pensez bien, faire un métro pour la plèbe de la petite couronne parisienne ça n'intéresse personne). Cela dit, Orly est actuellement mal desservi côté transport en commun, c'est vrai...
Le "nouveau" tracé est complètement bizarre et la transversale intiale deviendrait en fait une bi-radiale en forme de V ou de U centrée sur Créteil.
Le drame c'est qu'il faudrait en fait construire les deux tracés car chacun des tracés a son intérêt même si ma préférence va au tracé initial qui privilégie des zones d'habitations denses de la petite couronne.

mardi 25 novembre 2008

Mettez un calmar dans votre moteur !


On ne trouve pas/plus de pétrole mais au moins on a des calmars géants !

Un submersible automatisé (de la compagnie pétrolière Shell) a filmé par
hasard à 2500 m de profondeur ce calmar très rare, apparemment du genre
Magnapinna (voir http://en.wikipedia.org/wiki/Magnapinna )
Ces calmars sont caractérisés par de très longs tentacules (jusqu'à 15 à
20 fois la longueur du reste du corps), qui sont capables de faire une sorte de
coude à 90°, très visible sur la vidéo. La longueur de tous les
tentacules semble être la même, ce qui n'est pas habituel dans ce groupe
(il y a toujours deux tentacules plus longs repliés au repos qui se
projettent brusquement vers les proies). Je serai très curieux de voir
ce que ça donne quand ils attrapent une proie. Mon feeling c'est que nos
amis Magnapinna font de la pure pêche à la ligne, étendent paresseusement leurs longs
tentacules et attendant patiemment qu'une proie s'y accroche, un peu
comme des méduses.
En tout cas, si les bénéfices mirobolants de nos amies les compagnies pétrolières peuvent servir à faire avancer la science zoologique, je suis d'accord. Néanmoins, c'est un peu "regardez la belle nature...avant qu'on ne vous la détruise !".

dimanche 23 novembre 2008

Michael Jackson invente la "cash cow" (la vache à billets)

Diverses vidéos sont apparus sur Internet avec des extraits de dépositions de Michael Jackson pour ses différents procès. Avec des morceaux d'anthologie : le meilleur est vers la fin de cette vidéo (lien) dont je retranscris ici le dialogue traduit en français:

Juge : Comment obteniez-vous de l'argent liquide (du cash) en 2003 ?
Michael : Facilement, mais je ne voulais pas aller à la banque. Je l'obtenais à Neverland (note : sa propriété)
Juge : Comment faisiez-vous ?
Michael : Je l'obtenais avec les vaches...sur la propriété.
Juge : Mais je vous parle de billets verts, de dollars
Michael : Oui, c'est ça des billets...
Juge (hésitant) : Donc cela...venait des...vaches ??
Michael : Oui, en fait nous avions des vaches sur la propriété qui appartiennent à des fermiers voisins. On leur louait l'espace...Je n'aime pas aborder ce sujet. (note : sans doute des sous pas déclarés au fisc...Parceque c'est Michael on lui pardonne)
Juge : Donc tout l'argent que vous utilisez pour le shopping vient des vaches ?
Michael : Eh oui...aussi incroyable que cela puisse paraitre...

Autre moment rigolo où on se rend compte que Michael sait jouer le naïf pour éluder les questions embarrassantes :

Juge : Est-ce que vous l'avez payé pour ce qu'il a fait ? (note : un collaborateur que Michael a fait travailler sur un projet qui est finalement tombé à l'eau)
Michael : Je ne sais pas..mais je suis sur qu'il a été payé...
Juge : Pourquoi en êtes-vous sur ?
Michael : Parcequ'il semblait toujours content...
Juge : Mais l'argent ne fait pas le bonheur...
Michael : Oui, mais là il avait toujours un grand sourire !

Autre vidéo datant de 1993 (lien) pour un procès pour plagiat sur la chanson "The girl is mine" (procès que Michael a évidemment gagné.....). Michael n'hésite pas une seule seconde à reconstituer toute la rythmique avec sa bouche ("beat box") et à chanter une partie a capella ce qui énerve visiblement les avocats de la partie adverse (on entend dans le fond "objection ! objection !").

vendredi 7 novembre 2008

Bonnes et mauvaises graisses

"Gros moi ? Je suis juste bien musclé !". Ca pourrait être avec un peu de mauvaise foi une réponse classique d'Obélix aux remarques désobligeantes dont il fait régulièrement l'objet. Des chercheurs (Seale etal. dans un Nature d'Aout 2008) ont montré que la réponse d'Obélix n'est pas si idiote...
Il existe deux types de tissu adipeux (qui contiennent beaucoup de graisse) : le tissu adipeux blanc et le tissu adipeux brun. Le tissu adipeux blanc est purement un tissu de stockage des réserves lipidiques constituées de cellules rendues obèses par une énorme goutte lipidique qui prend un large volume de leur cytoplasme. Le tissu adipeux brun est constitué également de cellules riches en lipides mais sa fonction est différente. Les cellules de ce tissu contiennent des mitochondries (sorte de centrale nucléaire cellulaire qui produit de l'énergie en déplaçant des protons...si, si) particulières qui produisent de la chaleur. Le tissu adipeux brun est très important chez les Mammifères hibernants qui doivent revenir à leur 37-39°C habituels après une hibernation où leur température corporelle peut descendre jusqu'à 10°C. Les nouveaux-nés des Primates (dont nous) ont transitoirement du tissu adipeux brun (entre les omoplates) ce qui permet de faciliter la transition entre le bain thermostaté à 37°C de maman et le monde atmosphérique froid et hostile. Les chercheurs ont montré que ces deux tissus adipeux n'ont pas du tout la même origine chez l'embryon puisque les cellules du tissu adipeux brun sont des dérivés...de précurseurs de cellules musculaires !! Ce qui n'est pas du tout le cas des cellules du tissu adipeux blanc qui ont une origine complètement différente. De manière amusante, remarquons que les muscles ont aussi un rôle dans la thermogénèse, via le frisson thermique, qui crée de la chaleur mais sans utiliser directement les mitochondries.

mercredi 29 octobre 2008

Du dopage dans le "Spore"

Je m'en doutais un peu et je l'attendais...Le jeu vidéo "Spore" qui a été mentionné plusieurs fois ici ne fait pas plaisir à la communauté scientifique, surtout lorsqu'il essaie de trop se prendre au sérieux. Le concept du jeu avait suscité à la fois un certain enthousiasme (enfin un jeu basé en partie sur la biologie et sa théorie la plus importante, la théorie darwinienne de l'Evolution) mais aussi une certaine inquiétude (le grand public, complètement ignare en science, allait prendre les quelques simplifications nécessaires pour faire fonctionner le jeu comme "argent comptant" et l'appliquer au monde réel). Comme je l'ai déja évoqué, le jeu est décevant du point de vue de la "modélisation scientifique" même si il est plaisant à jouer. Ca aurait pu s'arrêter là mais le marketing, finalement assez agressif autour de ce jeu, a dépassé récemment les limites acceptables. En effet, un documentaire visiblement produit sur commande par la chaine du National Geographic, a fait participer d'éminents chercheurs américains dans le domaine de l'Evolution. Ce documentaire avait pour but la promotion de "Spore". Or les chercheurs n'étaient pas au courant et pensaient qu'il s'agissait d'un documentaire très sérieux sur l'évolution. Sans le savoir, ils apportent donc une "illusion" de caution scientifique sérieuse au jeu, qu'il ne mérite sans doute pas (malheureusement).
Il y a aussi dans le dernier Science, un article intéressant qui analyse ce que pensent vraiment les scientifiques à propos de ce jeu.

mardi 21 octobre 2008

Duos gagnants "chanson + film"

J'aime beaucoup certains clipvidéos faits maison produits par les internautes. Très souvent, ils combinent les images d'un film avec une musique et ça donne de véritables oeuvres à part entière. Il suffit de trouver les bons couples "film-chanson" et de monter le tout avec gout c'est-à-dire être à la fois sensible aux intonations musicales et à l'oeuvre cinématographique pour entrelacer deux univers qui se rencontrent pour la première fois.
Evidemment, mes clips préférés sont ceux qui associent une chanson et un film que j'adore tout deux et que je considérais jusqu'à présent comme deux entités complètement séparées.
Mes deux clips préférés du moment sont :
"My immortal" du groupe Evanescence sur les images du magnifissime film de Coppola sorti en 1992 "Dracula". Pour le voir, suivre le lien. Remarquons l'humour du réalisateur du clip pour le choix des images sur la phrase de la chanson "This pain is just too real"...
et "Desert Rose" de Sting et Cheb Mami sur les images de la série brillantissime "Dune". Voici le lien
Incidemment, le dernier clip est assez troublant car l'acteur qui joue Paul Atréide ressemble beaucoup à Sting. Et la aussi des rapprochements très intéressants : notamment le passage de la chanson "No sweet perfume ever tortured me more than this" sur une image des vers des sables qui sentent l'Epice dans le monde de Dune. Tout cela démontre une grande connaissance des oeuvres.

jeudi 9 octobre 2008

Un nobel technicolor


Saluons le prix de Nobel de chimie (en fait le prix Nobel de biochimie de manière récurrente ces dernières années) sur la GFP. La GFP est une protéine initialement découverte chez la méduse Aequorea victoria qui émet de la lumière verte lorsqu'elle est excitée par une lumière bleue. Cette bioluminescence dans la nature permet sans doute à la méduse d'attirer ses proies. La protéine a été purifiée dans les années 70 mais ce n'est que vers le milieu des années 90 que son intérêt pour la biologie cellulaire a été compris. En effet, on dispose avec elle d'une protéine pas trop grosse et bien compacte qui est aisément repérable sous une lumière bleue. Ainsi on peut par exemple produire une protéine chimérique couplée à la GFP et on peut savoir très facilement où cette protéine se trouve dans la cellule. Et en plus, on peut le faire dans des cellules vivantes, donc on peut voir bouger des structures contenant cette protéine dans la cellule en direct live. Des dérivés de la GFP et d'autres molécules fluorescentes sont maintenant couramment utilisés permettant de réaliser un véritable arc-en-ciel dans le vivant (dont j'ai déja donné un exemple ici).

samedi 4 octobre 2008

Palin fait un Bide(n)

J'ai regardé la plus grande partie du débat des colistiers des élections présidentielles US : Biden contre Palin. Débat organisé dans une Université et présenté par une présentatrice noire, deux choses par ailleurs inimaginables en France. Il est évident que mon regard n'est pas vraiment objectif, vu que je suis clairement pro-démocrate et que les républicains US constituent l'un des gangs les plus toxiques de la planète, même si il peut y avoir de bonnes surprises (finalement Schwarzenegger en Californie n'est pas si mauvais...). Sans misogynie aucune, la prestation de Palin rappelle les pires prestations de Ségolène Royal pendant notre campagne, notamment pendant le débat face à Sarko où elle fut très mauvaise. On sent les phrases-slogans apprises par coeur, la fausse proximité avec le peuple. Sur le fond, les débats US sont assez exotiques par rapport aux débats politiques français. Par exemple, les débatteurs n'arrêtent pas de s'envoyer dans la figure les statistiques des votes aux Congrès ou au Sénat : par exemple Palin insiste que Obama a voté 94 fois contre des baisses d'impots (note : les baisses d'impots pour les plus riches...) au Sénat, ou va même lui reprocher qu'il a voté à 96% comme le reste de son parti ! Palin répond régulièrement à coté de la plaque notamment sur l'économie où Biden l'enfonce facilement sur les éternelles volontés dérégulatrices du parti Républicain. Palin défend McCain en rappellant que celui-ci a voté en faveur de régulations...contre l'industrie du tabac (encore heureux !)
Quand Obama propose de donner une Sécurité Sociale à tous les américains, elle répond que l'on ne va tout de même pas laisser l'Etat et le gouvernement à Washington décider de quels médicaments prendre quand on est malade (oui, vous savez le grand méchant Etat bolchévique avec un couteau entre les dents). Mieux vaut bien entendu que ce soit les compagnies privées dénoncées brillamment par Michael Moore dans "Sicko"....
Coté climat et énergie, elle trépigne d'impatience de forer le sol américain pour récupérer les pétrole domestique quand Biden lui rappelle gentiment qu'au mieux il y a 3% de réserves mondiales de pétrole aux US qui consomment 20% de la production mondiale actuelle et que ça n'allait pas changer grand'chose à la donne sur le long terme. Pour les dérèglements climatiques, elle ne peut s'empêcher de signaler que le climat subit des cycles naturels, ce qui est techniquement vrai sauf que le réchauffement actuel n'a rien de naturel (le CO2 produit de l'effet de serre; l'effet de serre réchauffe la planète; l'humanité dégage des quantités gigantesques de CO2 depuis la révolution industrielle que ne peuvent absorber en totalité les puits habituels (océan, végétaux...); donc l'humanité réchauffe la planète; c'est aussi simple qu'une équation chimique) et aucun cycle "naturel" n'est prévu actuellement de réchauffer la planète. Mais venant de quelqu'un qui a soutenu il y a quelques années que les dinosaures et les hommes se sont cotoyés sur la planète il y a 6000 ans, il ne faut pas s'étonner que la science donc la vie réelle, ça n'est pas son problème (d'ailleurs dans un des derniers magazine Science, Obama a accepté de répondre à une interview et pas McCain, cela veut tout dire...).

Quelques extraits du débat : extrait 1, extrait 2

samedi 20 septembre 2008

Collapse

Je viens de lire l'un des essais les plus intéressants parus ces dernières années : "Collapse" (soit "Effondrement") de Jared Diamond. C'est assez inclassable, étant un subtil mélange d'archéologie scientifique, d'histoire, de géographie et de sociologie. Il s'agit de trouver les différents facteurs qui permettent d'expliquer l'effondrement et la disparition de civilisations. Parmi ces facteurs, les facteurs environnementaux sont assez souvent présents et quelquefois déterminants (de notables exceptions sont par exemple l'effondrement de l'Empire Romain (d'Occident puis d'Orient) ou la destruction de Carthage (purement militaire)).
Les principaux exemples détaillés de civilisations qui se sont autodétruites sont la civilisation de l'Ile de Paques, les Anasazis (un ensemble de tribus sur le territoire actuel du sud-ouest des USA), les Mayas, les Vikings au Groenland. Très souvent, l'effondrement a suivi de quelques dizaines d'années seulement l'apogée de la civilisation notamment sur l'Ile de Paques et les Mayas et donc l'effondrement peut être qualifié de brutal même si les mécanismes étaient à l'ouvre depuis longtemps (déforestation et surexploitation agricole créant l'érosion des sols notamment...). Diamond traite aussi de cas de quasi-effondrement de société comme le Rwanda au moment du génocide de 1994 dont un des facteurs est la surpopulation et le manque de terres agricoles : de nombreux membres de la population civile ont massacré leurs voisins (sous le prétexte idiot qu'ils ne sont pas de la même ethnie) surtout pour récupérer leurs terres pour survivre.
Diamond traite aussi de quelques succès : des civilisations qui ont survécu des siècles malgré des conditions géographiques difficiles comme par exemple les Islandais et les Japonais. Le chapitre le plus intéressant concerne les tentatives d'explication des comportements suicidaires des civilisations, c'est-à-dire comprendre ce qui se passe dans la tête des habitants de l'ile de Paques qui abattent le dernier arbre de l'ile. Ignorance, déni de réalité, aveuglement, égoïsme ("de toute manière quelqu'un mangera le dernier thon rouge pêché en Méditerrannée alors autant que cela soit moi"), incapacité à s'adapter (typiquement les Vikings du Groenland arque-bouté sur leurs traditions et incapables d'adopter les usages des Inuits, pourtant voisins, qui seront méprisés par les Vikings mais qui leur survivront). Diamond souligne que les castes les plus riches de ces civilisations n'ont gagné que le droit de mourir de faim en dernier.
Le dernier chapitre pointe évidemment le fait que la quasi-totalité des facteurs qui ont de multiples fois abouti à l'effondrement localisé de civilisations sont actuellement à l'oeuvre, mais à l'échelle mondiale.

jeudi 11 septembre 2008

La dissémination de Spore

Le jeu vidéo "Spore", attendu depuis des années et dont j'avais déja parlé ici , est sorti. Je l'ai acheté et joué jusqu'à la phase "civilisation" (en gros les 3/4 du jeu). J'en suis très content mais pas pour les raisons que j'attendais. En fait, l'aspect "évolution" du jeu est assez limité et les changements réalisés sur les créatures au fur et à mesure que l'on accumule des points ADN sont quelquefois purement esthétiques et n'ont quelquefois pas d'incidences majeures (l'auteur du jeu serait-il acquis à la théorie neutraliste de l'évolution ???). Néanmoins, quelques aspects peuvent être importants par exemple le développement du vol qui, pour ma petite créature herbivore, a permis d'accéder aux fruits perchés sur les arbres et non plus seulement les fruits dans les buissons ou les fruits tombés. Néanmoins, la réalisme du jeu retombe quand, pour gagner des points ADN, ma créature doit affronter d'autres créatures et les tuer. J'ai essayé de manger mes victimes mais ma créature herbivore a vomi (les développeurs ont pensé à tout...). On peut aussi gagner des points ADN en impressionnant d'autres espèces par diverses aptitudes (charme, danse...). Et c'est là où le jeu excelle, c'est qu'il est vraiment drôle. L'animation des créatures est très réussie, avec pleins de mimiques comiques. Ca ne se prend pas du tout au sérieux et on passe un bon moment. Par contre, une fois l'effet de surprise passé je ne suis pas sur que ce jeu marche sur le long terme. J'ai déja joué au bas mot une dizaine de fois à "Civilization IV" ou à "SimCity III" ou à "Railroad Tycoon II" sans me lasser, mais je ne pense pas que ce sera le cas pour ce jeu. Spore patit d'un défaut qui a tendance à se généraliser dans les jeux de stratégie trop grand public : l'absence de profondeur et de complexité qui limite l'intérêt sur le long terme.
J'ai mis en ligne une vidéo de ma créature, Sabraptor plaensis sur ce lien que j'ai dessiné comme un Insecte avec des mains préhensiles et des avant-bras munies de pointes défensives en forme de sabre (défense mécanique) et de glandes projetant du venin (défense chimique).
En lien également, un article d'Agoravox sur le jeu.

samedi 6 septembre 2008

De l'obésité chez les copépodes



Les copépodes sont des Crustacés (et vraiment des Crustacés - voir plus bas le post sur la classification des espèces revue chez le Figaro) qui sont essentiels dans les chaines alimentaires marines. De la taille de l'ordre du millimètre, ils appartiennent au zooplancton. Certaines espèces ont souvent des grandes expansions qui leur permettent de "nager" bien que leurs mouvements horizontaux soient largement déterminés par les courants. Par contre, leurs mouvements verticaux sont actifs : ils remontent à la surface le soir et se nourrissent du phytoplancton (le plancton dont la source d'énergie est la lumière) qui se masse juste la surface de l'eau le soir et profite des derniers rayons de soleil pour faire marcher leur photosynthèse. Ils redescendent plus profondément le jour ce qui leur permet à la fois de suivre le phytoplancton qui s'éloigne de la surface (trop de lumière) et d'échapper aux prédateurs (petits poissons...) qui les repéreraient trop facilement à la lumière. En hiver, les copépodes du genre Calanus descendent à de grandes profondeurs (entre 800 et 1500 m) pour entrer en diapause (une sorte d'hibernation). Le contrôle de la profondeur des copépodes ne se fait pas que par la nage mais aussi par la quantité de lipides dans le corps. En effet, les lipides sont moins denses que l'eau et donc plus il y a de lipides, moins il y a de densité, plus il y a de flottaison.
Or des chercheurs norvégiens ont découvert que les Calanus qui avaient trop mangé ont trop de goutellettes lipidiques et ne peuvent plus contrôler correctement leur profondeur. Ils ne peuvent plus redescendre à des profondeurs importantes et sont mangés par les prédateurs (qui au passage profitent des lipides en excès). C'est donc sans doute l'explication derrière le fait que certains Calanus entrent en diapause AVANT la fin de la période où la nourriture est abondante. La sélection naturelle dans ce cas a tendance à éliminer les Calanus trop gourmands qui se goinfrent jusqu'au bout et deviennent obèses et se font manger faute de descendre à des niveaux en sécurité.

samedi 30 août 2008

Do the locomotion

Un article de Nature cette semaine sur l'avenir (écologique) des trains avec une série d'innovations qui laissent néanmoins un peu sur notre faim. Première innovation : le train propulsé par un moteur à hydrogène testé par des japonais et bientot des danois. Ca ne produit certes que de l'eau au final mais ça ne fait que repousser le problème, il faut produire et compresser de l'hydrogène, ce qui nécessite de l'électricité et l'hydrogène est produit à partir du méthane donc pas une ressource renouvelable...Plus étonnant est le projet des anglais de revenir aux locomotives à vapeur. Plus question d'utiliser du charbon mais du diesel et du gasoil pour chauffer l'eau et créer la vapeur. Les systèmes pour bruler diesel ou gasoil sont suffisamment efficaces pour assurer un rejet quasi-nul de gaz toxiques et polluants style NOx et composés soufrés. Par le bilan carbone (rejets de CO2) est plus défavorable que pour une locomotive diesel classique qui, elle, produit plus des autres polluants (NOx etc...). Donc c'est un peu le choix entre la peste et le choléra...Autre innovation : il faut de l'énergie pour alimenter en électricité les gares (lumière, panneaux d'affichage...etc...). D'où l'idée des japonais d'utiliser le voyageur lui-même. Le sol légèrement mou de la gare cachent des éléments piézoélectriques qui transforment le petit enfoncement sous chaque pas des voyageurs en électricité. De plus, on peut faire passer les voyageurs dans des tourniquets (comme dans le métro parisien) pour valider leur billet. Tout cela permet de produire une partie de l'électricité dont la gare a besoin (on ne précise pas quelle fraction dans l'article). Enfin, on termine par le Maglev ou Transrapid où train magnétique dont j'ai déja parlé ici. C'est à mon avis le moyen le plus intelligent de faire baisser le relargage de CO2 en substituant à l'avion (et à la route) un mode de transport super-rapide (400 voire 500 km/h) de centre-ville à centre-ville, ce qui va avoir pour effet de tuer toute l'aviation court et moyen courrier si le réseau est à l'échelle européenne par exemple. La dépense électrique pour aller aussi vite n'est pas si énorme que ça car le train est en lévitation donc pas de frottement rail-roue (restent les frottements de l'air sauf à être dans un tube sous vide). En attendant que cela se concrétise peut-être un jour...(les allemands viennent de renoncer à un projet de liaison transrapid par contre les chinois vont prolonger la voie existante reliant Shangai à son aéroport à une autre ville distante de 150km) une vidéo à bord du seul transrapid en exploitation à l'heure actuelle en Chine. Ca décoiffe !

lundi 18 août 2008

Les moustiques prennent le métro


Une jolie histoire évolutive parue dans la presse scientifique il y a quelques années (Byrne et al. Heredity 82, 7 (1999)) mais que je n'ai découvert que maintenant grâce à un article du Libé de ce matin. Il s'agit d'une histoire de moustique à Londres. Certains moustiques de l'espèce Culex pipiens se sont faits piégés dans les souterrains du métro de Londres lors de sa construction et ces populations ont évolué pour donner une sous-espèce particulière appellée molestus. Ces populations ont des caractéristiques différentes (et héritables) par rapport à leurs cousins restés à l'air libre. Par exemple, ils s'attaquent en priorité aux Mammifères et non aux Oiseaux, ce qui semble logique vu que le métro londonien grouille de Mammifères (!) et que les Oiseaux y sont plus rares...Et cette caractéristique persiste si on les confronte en labo à des oiseaux. Autres modifications, les populations souterraines n'ont pas de diapause hivernale (sorte d'hibernation) contrairement aux populations aériennes qui ont une telle diapause. Evidemment, la température souterraine est plus constante et relativement chaude. Plus besoin d'hibernation ! De plus, les variations de la durée du jour qui sont des élements déclencheurs de la diapause n'ont pas cours évidemment dans le métro. Autre caractéristique constatée par les chercheurs : les sous-populations du métro sont beaucoup plus fractionnées que les populations aériennes qui sont génétiquement plus homogènes. Cela vient du fait que les échanges génétiques entre les différents moustiques d'une ligne à l'autre voire d'une station à l'autre sont plus difficiles qu'à l'air libre. On pourrait bientot savoir quelle ligne de métro et quelles stations on a fréquenté en fonction du pedigree du moustique qui nous a piqué !!

mercredi 6 août 2008

De bons Allen

Je viens de voir coup sur coup deux des plus récents films de Woody Allen "Match Point" et "Scoop" et ce sont des réussites. Allen a réussi à sortir de sa série de films (excellents par ailleurs) sur un intellectuel-juif-newyorkais-névrosé pour nous offrir des intrigues brillantes, très finement scénarisées avec un art consommé du suspens. Les deux films ont en commun de se passer à Londres (aussi somptueusement filmé que l'était Manhattan à une autre époque) et d'avoir dans un des rôles principaux Scarlett Johannson qui joue beaucoup mieux que son look de bimbo blonde laisse penser. "Match Point" est sans aucun doute le plus dramatique, le plus sombre et le plus réussi des deux. Le film commence doucement mais les trente dernières minutes sont absolument "breathtaking" comme disent les ricains. C'est une réflexion sur ce que veut dire la chance, illustrée dès l'ouverture du film par une balle de tennis qui ricoche sur le haut du filet et qui peut tomber d'un coté comme de l'autre au bout de sa chute. Le dénouement du film dépend de l'issue de cette situation sauf que ce ne sera ni un filet de tennis, ni une balle (de tennis) qui seront en jeu. "Scoop" est plus léger, ne serait-ce que parceque malgré tout Allen ne peut s'empêcher d'apparaitre dans le film et de distribuer ses légendaires réflexions philosophiques. Mais le propos général est loin d'être comique et est une réflexion sur la vérité, les apparences et les preuves.
Pour finir, une petite sélection de dialogues extraits de ces deux films (tout droit sorti du site imdb.com) :

Match Point:

Nola Rice: He saw me across the room and he honed in on me like a guided missile.

Christopher "Chris" Wilton: Sophocles said, "To never have been born may be the greatest chance of all."

Christopher "Chris" Wilton: It would be fitting if I were apprehended... and punished. At least there would be some small sign of justice - some small measure of hope for the possibility of meaning.

Christopher "Chris" Wilton: The man who said "I'd rather be lucky than good" saw deeply into life. People are afraid to face how great a part of life is dependent on luck. It's scary to think so much is out of one's control. There are moments in a match when the ball hits the top of the net, and for a split second, it can either go forward or fall back. With a little luck, it goes forward, and you win. Or maybe it doesn't, and you lose.


Scoop:

Sid Waterman: Well did you accomplish anything besides a possible pregnancy?

Sid Waterman: I was born into the Hebrew persuasion, but when I got older I converted to narcissism

Sondra Pransky: How can we meet him?
Sid Waterman: You know, I don't know... They have a class system. He's an aristocrat and, you know, we're... we're commoners. In fact according to his system, we're... I think we're probably classified as scum.

Sid Waterman: I was in the lounge, I heard you drowning, I finished my tea and scones and came immediately!

Sid Waterman: You know not everything in the world is sinister... just practically everything.

Sid Waterman: This guy must be some lover if you're ready to drop the whole investigation! I must find out what breakfast cereal he eats...

samedi 26 juillet 2008

Le Figaro refait la classification des espèces

J'avais déja dénoncé ici les articles du "Monde" qui sont quelquefois bourrés d'erreurs zoologiques. Il semble que le "Figaro" va bientôt faire partie du palmarès, grâce à cet article sur la mort pour l'instant mystérieuse des huitres sur les cotes européennes (8 milliards de mort ! on cultive donc plus d'huitres en Europe qu'il n'y a d'êtres humains sur Terre...). L'auteur au détour d'une phrase traite les huitres de Crustacés, sans doute à cause de la coquille calcaire. Mais évidemment l'huitre est un Mollusque et la coquille calcaire est une jolie convergence évolutive avec la carapace calcifiée des Crustacés. C'est quand même de la zoologie élémentaire et un collégien devrait savoir cela. Sauf qu'en général il ne le sait pas car désormais dans les programmes jamais on ne passe en revue les différentes espèces les plus courantes et jamais on ne les classe systématiquement dans les différents groupes d'animaux. Bilan, la population générale est complètement ignare des bases de la classification des espèces. Est-ce grave ? Oui, la culture générale de tout citoyen doit comporter une vision claire des bases du monde vivant et tout particulièrement de ce qu'il mange sinon on peut lui faire avaler n'importe quoi...

jeudi 17 juillet 2008

Le secret de l'horloge des serpents


Le nombre de vertèbres est l'une des caractéristiques très précisément controlée au cours du développement embryonnaire pour chaque espèce (de Vertébré bien sur). Les champions en la matière sont les serpents qui peuvent avoir des centaines de vertèbres (jusqu'à 500 pour les plus longs). Et il fallait bien sur trouver une explication concrète moléculaire et cellulaire...Elle vient d'être apporté dans un article de Nature d'aujourd'hui (Gomez et al.). On sait depuis longtemps que les vertèbres sont issues de structures répétées le long de l'axe avant-arrière de l'embryon qu'on appelle les somites. Or ces somites sont issus d'un tissu non divisé, le mésoderme pré-somitique qui se débite épisodiquement en rondelle de saucisson, les somites justement. Ce mésoderme pré-somitique crée une nouvelle rondelle de somite de manière très précise, par exemple toutes les 90 minutes chez l'embryon de poulet jusqu'à donner le nombre total de somite caractéristique d'une espèce qui correspond (en gros) au nombre de vertèbres. Le contrôle temporel de ce phénomène a été expliqué par une horloge moléculaire, c'est-à-dire des gènes qui s'expriment puis s'éteignent de manière régulière (selon un mécanisme trop compliqué à expliquer ici mais parfaitement connu). A chaque vague d'expression correspond la formation d'un somite. Chez les serpents, l'horloge tourne beaucoup plus vite que chez les autres vertébrés, c'est-à-dire que la succession allumage/extinction de gènes va jusqu'à 4 fois plus vite, ce qui aboutit à débiter plus de rondelles de saucisson (somites) par unité de temps. Au final, beaucoup plus de somites et donc de vertèbres. En compensation, histoire que les somites ne soient pas trop petits, le nombre de divisions cellulaires dans le mésoderme pré-somitique est aussi plus élevé, ce qui compense partiellement les effets de l'emballement de l'horloge. Maintenant, comme d'habitude on ne fait que repousser le problème : quels gènes font accélérer l'horloge ??

jeudi 10 juillet 2008

And the winner is...

Je suis en train de redécouvrir "Questions pour un champion" à l'occasion de l'achat d'un jeu vidéo qui permet de participer virtuellement à l'émission comme candidat face à des joueurs pilotés par l'intelligence artificielle ou d'autres joueurs réels.
Je me souviens que je regardais ce jeu régulièrement au début des années 90, quelquefois avec ma grand-mère tchèque qui ne comprenait pas un mot aux questions mais qui suivait quand même passionément ce jeu (ah, ce beau Julien Lepers !). Le jeu vidéo reconstitue tous les "Lepersismes" ou "Lepersinades" avec envolée des fameuses fiches jaunes quand il y a une belle victoire, phrasé scandé dès qu'il dit le titre du jeu...etc...mais ça tombe un peu à plat car on sent que le pauvre Julien a enregistré ces séquences tout seul dans le studio et pas au cours d'un "vrai" jeu.
Je me débrouille plutot bien, en fait je n'ai perdu qu'une fois (en une dizaine de jeu) et en plus sur une question de biologie : dans le face-à-face on en était à égalité 11/11 et j'ai pas su trouver tout de suite "la mangrove", ce que mon adversaire (virtuel) a découvert quand je lui ai passé la main. Heureusement que je dis à mes étudiants de ne pas oublier la mangrove quand il s'agit de parler de la faune et de la flore du littoral...

Voir aussi une petite séquence amusante tirée du jeu réel.

lundi 16 juin 2008

De l'usage de stupéfiants et autres substances hallucinogènes chez les concepteurs des sujets de philo au bac

C'est peu dire que l'un des sujets de philo de la série littéraire au bac m'a laissé complètement stupéfait : "La connaissance scientifique du vivant est-elle possible ?". Quel est l'intérêt de poser une question dont la réponse est tellement évidente ? Et dans le contexte où on démantèle le département des sciences du vivant du CNRS, c'est une véritable provocation !!
Je sais certes, qu'il faut remettre en question tous les sujets sans tabous, mais là je crois qu'objectivement il n'y a qu'une seule réponse possible à cette question. Ou alors cela veut dire que Pasteur et Darwin, parmi les esprits les plus brillants qui ont eu la grâce de fouler cette planète, ont fait une oeuvre complètement inutile voire inexistante (car impossible si je reprends l'antithèse de la question posée). Je pense en fait qu'il s'agit d'un sujet très mal posé. La question aurait du être "Une connaissance du vivant en dehors de la science est-elle possible ?", ce qui est plus ouvert et infiniment plus intéressant. Par exemple, l'agriculteur du néolithique, les jardiniers, le chasseur-cueilleur paléolithique ont une connaissance du vivant mais est-elle scientifique ? Ca c'est intéressant.
Mais avec le sujet tel qu'il a été réellement posé, je voudrais me transformer en petite souris et lire quelques copies de bacheliers derrière l'épaule des correcteurs. Le sujet a été posé aux séries littéraires donc il faut malheureusement s'attendre à une avalanche d'erreurs factuelles sur la biologie. J'attends aussi de pied ferme un corrigé de ce sujet hallucinant, ça devrait être un des textes de haute voltige de br...ette intellectuelle et complètement stérile (donc).

samedi 7 juin 2008

Whatever may have happened

Il y a de nombreux évènements culturels pourtant heureux qui auraient pu arriver, et qui ont même été à deux doigts d'arriver mais qui ont échoué à la dernière minute. Concernant Michael Jackson, il y en a des dizaines comme par exemple le duo prévu de Jackson et Prince sur la chanson "Bad". La chanson avait d'ailleurs été écrite spécialement pour cela, ce qui explique d'ailleurs sa structure bizarre et notamment le couplet "de trop" qu'il y a entre le premier et le deuxième refrain ("Your talk is cheap....etc..."). Ce couplet était prévu pour Prince. Michael l'a gardé dans la version finale où il chante tout seul mais ça déséquilibre la chanson.
Autre exemple, lors de la promotion de l'album "Invincible" en 2001-2002 il était prévu de sortir en vidéoclip "Unbreakable" et "Whatever happens". Tout est tombé à l'eau à cause de la maison de disque Sony qui a arrêté la promotion pour faire pression sur Michael pour qu'il revende la part qu'il détient dans les droits des chansons des Beatles (une histoire longue et complexe...). Donc, pas de clip, pas de choréographie (ni même sur scène car pas de tournée), pour "Whatever happens" qui est un véritable petit bijou musical. Donc je me propose de réparer cela en imaginant une choréographie possible présentée sur ce lien. Il a fallu fondre le style de Jackson dans un style hispano-arabisant plus coulant, même si le caractère changeant de la chanson permet de retrouver de temps à autre du pur style Jackson.
Et en guise de récréation, une choré 100% Jackson garantie sans additif ni conservateur sur "Jam", l'un des funk les plus durs du répertoire sur ce lien.

Profitez en. Je ne sais pas si dans 5-10 ans je serai encore capable de faire ces trucs.

samedi 31 mai 2008

Indiana Jones et le royaume des crânes d'oeufs


En trentenaire régressif et nostalgique des années 80, je me devais de voir le dernier Indiana Jones. Le premier, L'arche perdue, était brillant malgré une fin un peu ratée (déja...on va y revenir...); le second, le temple maudit, était un peu dans la surenchère mais ça passait; le troisième, la dernière croisade, était génial et je ne m'étais plus autant amusé au ciné jusqu'à Pirates des caraïbes ou American Beauty (dans un autre genre...). Le quatrième suit un peu la trajectoire d'une cascade (sans mauvais esprit sur une des parties de l'intrigue). Le début est génial, brillant et inventif. Ensuite, on a l'impression que les scénaristes ont rempli point par point le cahier des charges d'un Indiana Jones : il faut :
* des temples qui s'effondrent
* des autochtones primitifs très...primitifs
* la course-poursuite de 20 minutes avec rebondissements multiples
* la scène "alibi" à l'université pour nous rappeler que Jones est un prof
* des bébêtes repoussantes (alors les serpents c'est fait, les rats c'est fait, les cafards c'est fait; ah oui ! bien sur les scorpions et les fourmis mangeuses d'homme !)
* le running gag avec le chapeau d'Indiana
* la carte mystérieuse avec plein de dessins qu'on comprend rien dessus
* la relation chaotique père-fils
* caser quelque part le "gag" de la fille qui donne un coup de pied dans les c....es d'un héros
* des tombes avec des cadavres à des états de décomposition divers
A la fin du film, on est en bas de la cascade. C'est assez mauvais et totalement prévisible : Non Steven, pas le vaisseau spatial, non, pas le vaiss...eh si ! c'est un vaisseau spatial ! Ne pensez pas que je suis vicieux et que je vous dévoile la fin, de toute manière on le voit arriver à des kilomètres en jaune fluorescent et clignotant. En fait, ce film c'est la version agitée de "téléphone rentrer maison" de ET. Et il y a une morale à tout ça : la connaissance c'est mieux que l'or. Et l'un des personnages nous le dit au cas où on n'aurait pas compris...
Malgré tout, on passe quand même un bon moment et puis il y a Cate Blanchett. Ah ! Cate...

vendredi 30 mai 2008

De Materpiscis et des articles foireux du "Monde"

Dans le dernier Nature du 29 mai, on annonce la découverte d'un des plus ancien embryons fossiles connu qui appartient à une nouvelle espèce du genre bien nommé (vous verrez pourquoi) Materpiscis, un poisson placoderme. Les placodermes sont des poissons gnathostomes (à machoire) exclusivement connus à l'état de fossile. Ils ont vécu il y a environ 400 millions d'années environ (du silurien au dévonien). Leur tête et leur thorax étaient recouvertes de plaques renforcées d'où leur nom. La surprise est venu du fait que l'embryon a été découvert dans le ventre de sa mère et reliée à elle par un cordon ombilical formé à partir du sac vitellin, une situation que l'on retrouve actuellement chez certains requins. Même certains Mammifères ont des placentas qui se forment de manière similaire. On a donc un exemple fossile de viviparité vraie c'est à dire une incubation d'un embryon dans les voies génitales femelles avec nutrition par la mère. C'est bien sur exceptionnel chez les poissons et c'est encore plus exceptionnel de l'avoir trouvé chez un fossile. La viviparité est clairement apparue des multiples fois de manière indépendante au cours de l'évolution : chez les insectes (si, si, chez la mouche tsé-tsé), chez les requins, chez les placodermes (donc), chez certains amphibiens (salamandre noire) et reptile et bien sur chez les mammifères marsupiaux et euthériens.
La fête est un peu gâchée par l'article que Le Monde a publié sur le sujet. L'auteur, Christiane Galus (qui n'en est d'ailleurs pas à ses premières bêtises : si mes souvenirs sont bons, il y a quelques années c'est elle qui avait traité les trilobites de poisson ce qui est une monstrueuse hérésie que même mes élèves les plus nuls ne feraient pas (et c'est pas peu dire...)) a accumulé les erreurs parlant d'un cas d'ovoviviparité (alors que les auteurs de l'article précisent bien justement que ce n'est pas de l'ovoviviparité (car ici l'embryon n'est pas juste "incubé" dans les voies génitales maternelles mais en plus il y est nourri par la mère). Donc elle ne sait pas lire correctement les articles. Ensuite, il y a cette phrase monstrueuse : "il y a 375 millions d'années, certains poissons osseux ont transformé leurs nageoires en membres pour se hisser sur la terre ferme". Totalement finaliste et complètement faux, puisque les nageoires (paires) se sont transformés en membre AVANT la sortie des eaux et le fameux "hissage" sur la terre ferme. Je crois qu'il y a un plan de licenciement au Monde. Je connais une très bonne candidate pour le départ...

samedi 17 mai 2008

Adoptez un Massospondylus




Cherchez l'erreur sur cette image !
Oui, je crois que ça crève les yeux que ce brave Massospondylus exposé ainsi au British Museum n'est pas un quadrupède mais un bipède. Or il a fallu attendre 2007 pour rectifier sa position à la suite d'un article dans une revue de paléontologie. Nos amis les Massospondylus sont des dinosaures du Jurassique de 4 mètres de long pour 135 kg en moyenne (très svelte finalement). Le premier fossile a été découvert par le britannique Richard Owen en 1854. A la fin des années 1970s, on a retrouvé des embryons de ces dinosaures (la première découverte de ce genre).
Ces embryons étaient assez âgés, quasiment près à éclore et sans dents, ce qui fait penser qu'ils ne pouvaient pas se nourrir par eux-mêmes et donc dépendait de papa-maman dinosaure. Des soins parentaux de dinosaure, rien d'exceptionnel; rappelons que les oiseaux sont des dinosaures. Les jeunes dinosaures de cet espèce étaient clairement quadrupèdes, ce qui fait dire que la quadrupédie des sauropodes sont ils seraient les ancêtres est un exemple de pédomorphose (rétention des caractères juvéniles). Enfin les Massospondylus avaient des os avec des cavités formant des sacs aériens, là aussi un caractère que l'on retrouve chez les oiseaux et qui a apparemment existé chez les dinosaures totalement indépendamment de la baisse de densité nécessaire au vol.

mercredi 7 mai 2008

Questions pour un champion ?

J'ai participé tout à l'heure au chat sur lemonde.fr et telerama.fr avec le
Ministre de l'Education Nationale M. Xavier Darcos.
Deux de mes questions ont été retenues. Je vous les retranscrits en dessous.
Vous pouvez voir l'ensemble du compte-rendu du chat sur le site
http://www.telerama.fr/monde/retranscription-darcos,28676.php

Patrick PLA : Quel est l'avenir des concours de recrutement des enseignants,
comme l'Agrégation ou le CAPES ? Jusqu'où ira la baisse du nombre de postes à
ces concours ?

Xavier Darcos : Nous recruterons 18 000 fonctionnaires l'année prochaine.
C'est un chiffre important. Ni le CAPES ni l'Agrégation ne seront remis en
cause. Nous souhaitons simplement, dans le cadre des équivalences européennes,
que les candidats à nos concours soient au niveau master.

Patrick PLA : Quand est-ce qu'on en finira avec le système idiot qui veut
qu'on envoie les enseignants les plus jeunes, les plus inexpérimentés et les
plus fragiles dans les zones d'éducation les plus difficiles ?

Xavier Darcos : Excellente question, sur laquelle nous nous sommes tous cassé
les dents. Je ferai des propositions en ce sens, mais je ne vois pas comment
imposer à un titulaire qui est en milieu de carrière de quitter un service qui
lui convient pour aller occuper un emploi plus difficile. Mais je le répète,
c'est une des sources de nos difficultés, notamment parce que nous avons
besoin, dans les zones sensibles, d'une stabilité des équipes pédagogiques.

Mon commentaire sur les réponses de Xavier Darcos :
Mauvaise foi absolue sur la première question : 18 000 est un chiffre important certes, c'est plus important que 17 999 effectivement... Le ministre se garde bien de nous dire le nombre d'Agrégés et de Capésiens les années précédentes. Il ne répond pas à la dernière partie de ma question sur la baisse. Pour l'équivalence Agrégation/Master il y a ambiguité : l'Agrégation est un concours et le Master un diplome. Darcos veut-il dire que tous ceux qui obtiendront l'Agrégation auront le Master ?

Deuxième question : eh bien si, Monsieur le Ministre, il faut imposer à un titulaire en milieu de carrière d'aller dans une zone difficile !! Car en échange en début de carrière il aura été en zone plus "facile" (même si ce genre de zone a tendance à se rétrécir...). Le temps passé dans des zones faciles ou difficiles restera le même à l'échelle d'une carrière mais réparti différemment dans le temps. Les enseignants en fin de carrière (plus de 50 ans) retourneraient dans les zones faciles et serviraient de tuteur pour leur collègue qui iront en zone difficile. Les enseignants sont, je pense, suffisamment matures et intelligents pour accepter ce "deal". Les syndicats peut être un peu moins....


mardi 22 avril 2008

Les fourmis et les champignons


Encore une histoire de société animale mais cette fois-ci concernant les fourmis à travers un article paru dans PNAS (les compte-rendus de l'académie des sciences des USA) : Mueller et al., vol. 105, p. 5287. Elle concerne les fourmis qui cultivent des champignons pour se nourrir, un véritable équivalent d'élevage agricole dans le monde animal. Parmi ces fourmis, il y a les fourmis qui découpent les feuilles et font se développer sur ces feuilles des champignons dans des "niches" bien structurées de leur fourmilière souterraine gigantesque. Ces fourmilières peuvent survivre jusqu'à 20 ans (ce qui est une sorte de record) avec jusqu'à 10 millions d'ouvriers et le volume de champignon cultivés par fourmilière atteint le volume d'un bus. L'avantage de se nourrir de champignons est que le tissu mycélien est beaucoup plus dense et nutritif que le tissu végétal. La co-évolution fourmi-champignon et donc la révolution néolithique myrmécorienne a commencé il y a 50 millions d'années. Pendant 30 à 40 millions d'années, les fourmis prélevaient un morceau de champignon "sauvage" poussant dans la nature pour la fondation de chaque nouvelle fourmilière. Puis, il y a eu passage à un système plus fermé où les champignons se transmettent de fourmilière en fourmilière, la nouvelle reine emportant un morceau de champignon avec elle. Ce qui a changé la donne, car les populations de champignons cultivés n'échangent plus de gènes avec les populations "sauvages", ce qui a encore plus renforcé leur spécialisation et leur co-évolution avec les fourmis. La situation devient encore plus complexe lorsqu'on considère que les fourmis abritent sur leur cuticule une bactérie qui produit des molécules qui protègent les champignons contre un parasite du genre Escovopsis. Donc les fourmis fournissent à leurs champignons le gite, le couvert, la soupe et la pharmacie !

mercredi 9 avril 2008

La reine, l'ouvrière et l'ADN méthyltransférase


Quelques infos sur un article très intéressant paru dans un des derniers Science (Kucharski et al., Science, vol. 319, 1827-1830) qui apporte un début d'explication moléculaire à la différenciation des ouvrières et des reines au sein des sociétés d'abeille.

Petit rappel : Les abeilles mâles (les faux bourdons) sont issus de la parthénogénèse de la reine. Il s'agit du développement de l'ovule sans fécondation par un spermatozoïde et pour cause : la reine ferme le sphincter de sa spermathèque (l'organe qui stocke les spermatozoïdes obtenus lors des précédents accouplements) quand elle produit les mâles. Donc les mâles n'ont qu'un lot de chromosomes alors que normalement on en a deux (un lot de maman, un lot de papa).
Les abeilles femelles sont issus d'une reproduction sexuée avec fécondation (sphincter de la spermathèque royale ouvert). Les abeilles femelles deviennent ouvrières ou reine selon la nourriture reçue : toutes les larves sont nourries avec de la gelée royale pendant 3 jours (la gelée royale est une sécrétion des glandes hypopharyngiennes des ouvrières). Ensuite, seules les futures reines continuent à être nourries de gelée royale (et en grande quantité), les futures ouvrières sont nourries avec un mélange de pollen, de nectar ou de miel dilué. Seules les futures reines développent alors des organes sexuels matures. C'est un des cas les plus clairs de l'influence de l'environnement (ici la nutrition) sur la développement (ici en particulier la différenciation des organes sexuels et aussi sur la morphologie générale).

Comment ça marche au niveau moléculaire ? Les auteurs de l'article suggèrent que c'est une histoire de méthylation de l'ADN et donc de contrôle de l'expression des gènes. Un gène est plus ou moins exprimé selon l'état de l'ADN d'une région appellée promoteur. La méthylation, c'est-à-dire l'ajout d'une fonction chimique CH3 sur les protéines entourant l'ADN ou sur l'ADN lui-même modifie l'état de ce promoteur et donc l'expression du gène.
Les auteurs ont aboli artificiellement la fonction de Dnmt3, une ADN méthyltranférase, une enzyme qui accroche des CH3 sur l'ADN. Dans ce cas, la majorité des larves nourries selon la recette pour donner des ouvrières devient des reines avec des ovaires parfaitement matures ! Ils montrent en plus qu'effectivement la méthylation de certains fragments d'ADN est modifiée entre les futures reines, les futures ouvrières et les futures reines qui ont subi le siRNA et destinées initialement à donner des ouvrières.

Donc on a la démonstration d'une modification sur l'ADN (la méthylation) qui est déterminée par un facteur environnemental (la nourriture) (comment ? mystère pour l'instant...) et qui influence le développement des organes (notamment reproducteur) dans un contexte de société animale.

samedi 29 mars 2008

Des nouvelles de Sirius, Oscar, Julie et Rossy


Un site suisse permet de suivre la migration des oiseaux et tout particulièrement des milans royaux qui ont été bagués avec l'équivalent d'un GPS. Chacun des milans a un prénom.
Aux dernières nouvelles, Sirius a parcouru 220 km en 24h de son lieu d'hivernage dans les Pyrénées vers l'Aveyron où il est encore. Va-t'il rester quelques jours la-bas ou va-t'il repartir pour la Suisse ? Le suspense est insoutenable...Oscar de son coté est déja retourné en Suisse. Il y est d'ailleurs depuis le 18 Janvier 2008 ce qui est un record de précocité pour un retour d'hivernage (un peu perturbé par le climat l'ami Oscar ??). Il est actuellement prêt de son nid de l'année dernière. Nichera-t'il à nouveau dans le même nid ? Pendant ce temps, Julie reste pénard en Espagne, près de Burgos et Rossy est déja en Suisse depuis le 13 février et vu son age nichera pour la première fois cette année. Bientot dans vos kiosques un magazine people sur les milans royaux. Je suis sur que cela serait plus intéressant que les magazines peoples classiques...

mercredi 26 mars 2008

Six feet under toujours plus haut




Je viens de terminer de voir la 5ème et dernière saison de Six feet under, confirmant que c'est sans doute la meilleure série télévisée faite à ce jour. La qualité d'écriture, de jeu et de réalisation est digne des meilleurs films et tous les thèmes essentiels de la vie (et de la mort) sont abordés avec originalité, humour, beaucoup d'émotion sans perdre de réalisme. Cela peut paraitre paradoxal pour une série qui fait parler les morts, mais c'est justement le "tour de force" réussi des scénaristes. Les trois derniers épisodes sont des chef-d'oeuvres du genre et les dernières 10 minutes où on découvre le destin final de tous les personnages est complètement bouleversant.
La vidéo en lien au-dessus est la campagne promotionelle pour la 5ème saison. En fait, toute l'histoire de cette saison est très habilement et subtilement codée dans ce film mais on ne peut s'en rendre compte qu'après avoir vu la fin !

En bonus, quelques phrases de dialogue piochés dans différents épisodes et tirées de leur contexte mais qui résument bien l'esprit :

Maggie Sibley: I know that if you think life's a vending machine where you put in virtue and take out happiness that you're going to be disappointed.

Claire: If we live our lives the right way then everything we do can become a work of art.

Nate: Why do you treat me like shit all the time, Brenda?
Brenda: Because I've had a really fucked-up life and I need sarcasm to hide how ridiculously miserable I am!

Officer Keith Charles: [talking to his gay friend David about marriage] You're in my will, I'm in yours. We basically are married, even if the law refuses to recognize it. But then again, I refuse to recognize most of the Bush Administration. I guess it all evens out.

Marc's Boyfriend: [of a blaring car stereo] Hey, so, does bad music make people deaf or do deaf people just have really bad taste in music?
Marc Foster: Well, there is Beethoven...

Margaret: Ruth, it isn't the '50s anymore, no matter how you dress.

Claire: So how have you been with your art?
Russell Corwin: I've been good. Been really really good. My work has gone to some amazing places since I got hit by a car.

Edie: I really like your penis. To bad you're attached to it.

Claire Fisher: I wish I was gay.
David Fisher: Ohh, no.
Claire Fisher: Well, then I wouldn't have to deal with unfamiliar sex organs!
David Fisher: They're all unfamiliar unless they're yours.

David Fisher: I forgot to pray. Can you believe it? I totally forgot to pray.
Claire: That's OK. God saved you anyway, right?

Ruth Fisher: I want to know why your other wives left you!
George Sibley: Because they asked too many fucking questions!

Nate Fisher: None of this turned out the way I wanted it to. I wanted to love you. I did love you. And I just felt like we were beginning to... I know we were. I know it in my heart. I feel like I had this once-in-a-lifetime chance and I fucked it up.
Lisa Kimmel Fisher: Nate, I'm not a chance. I'm a person.


Nate Fisher: [witnessing his open-casket funeral] Damn it, David, I told you I wanted to be cremated.

Nate Fisher: Will you hurry up? I don't want to be late for my funeral.

Claire: Let's just sleep together!
Edie: Now?
Claire: In a second. I need to brush my teeth


dimanche 23 mars 2008

Les créationnistes contre-attaquent

Un article intéressant sur une tentative d'interprétation créationniste des
mitochondries passée dans une revue scientifique avec peer-review (revue par
les pairs) pourtant réputée "sérieuse", Proteomics.

http://www.rue89.com/2008/03/22/quand-un-puissant-createur-sinvite-dans-une-revue-scientifique

Il s'agit d'une interprétation complètement farfelue, créationniste, noyée au milieu de données scientifiques relativement juste, ce qui la rend d'autant plus dangereuse.

Ce qui est très fort, c'est que quand on va sur PubMed (une base de données scientifique) pour voir le résumé de l'article en question, l'article a été retiré, non pas sous prétexte que son
contenu est en partie farfelu mais à cause du fait qu'il contient des "copier-coller" d'autres articles publiés par ailleurs !

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18214846

Le plus grave est que cet article ait pu intialement être publié la revue par les pairs, c'est-à-dire une relecture par des scientifiques indépendants. Ils ont certainement manqué de vigilance ou sont des crypto-créationnistes eux-mêmes.

Signalons que l'article (celui de rue89.com et non pas l'article de Proteomics
incriminé (D... nous en garde) a été écrit par une des mes anciennes étudiantes (Fabienne Gallaire).

mercredi 19 mars 2008

Les fantômes du métro de Paris

On trouve des articles très intéressants dans Wikipédia (c'est un pléonasme)...notamment sur les transports en Ile-de-France. Il y a notamment une page spéciale sur les stations de métro fantôme à Paris où l'on apprend que pas moins de 5 stations ont été construites...mais jamais ouvertes au public. Notamment une station de métro en plein milieu de l'aéroport d'Orly appellé Orly-Sud qui était prévu pour un prolongement de la ligne 7 qui n'est pas allé au-delà de Villejuif. Quand je pense que les voyageurs voulant se rendre à Orly doivent prendre le RER B (et contribuent à la surcharge chronique de cette ligne de RER (encore un pléonasme...)) et changer à Antony pour OrlyVAL alors qu'une liaison directe par métro était prévue...Le ministre des Transports à l'époque de la construction d'Orly avait posé la première pierre de la station, mais elle n'a jamais été inaugurée !
Mais les stations fantômes peuvent être ramenées à la vie : l'une de ces stations, Haxo, située entre la Porte des Lilas et la Place des Fêtes pourrait être enfin utilisée (plus de 70 ans après sa construction !) pour la ligne de métro 15 qui serait en fait la fusion entre les lignes 7bis et 3bis. C'est prévu pour 2013.

mardi 18 mars 2008

Miroir déformant


Une intéressante initiative de l'Observatoire des Médias et de Rue89.com qui publient les cartes subjectives des pays du monde selon la fréquence des articles qui les traitent dans les journaux.
Voici la carte pour les journaux français. Plus c'est rouge, plus c'est gros, plus il y a d'articles. Outre l'évidente hypertrophie de la France, on voit que l'Afrique se résume à l'Algérie, au Maroc et à l'Afrique du Sud; que l'Amérique du Sud se résumé au Brésil et que la Colombie doit sans doute sa teinte orange pâle à cette pauvre Ingrid Bétancourt. L'ex-bloc de l'Est est un no-article land sauf peut-être la Pologne. La carte serait encore bien pire si on regardait les journaux télévisés : l'étranger se résume à Israël (et ses annexes palestiniennes), la Chine, les USA, la Russie, l'Allemagne et l'Angleterre sans oublier l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan. Même des pays pourtant peuplés et intéressants comme le Japon ou l'Inde sont très mal couverts à la télé.
Mais à part ça vous saurez tout sur la dernier micro-remaniement du staff de Nicolas S...

vendredi 14 mars 2008

Lord of the parody

Une brillantissime parodie des bonus que l'on peut trouver dans les DVD ou que serait-il arriver si "Lord of the rings" avait été tourné par Georges Lucas, le créateur de "Star wars". C'est assez critique sur une certaine manière d'aborder le cinéma qui montre bien la limite du système Star Wars.
Une autre parodie, cette fois-ci du conseil d'Elrond avec un Anneau Unique qui finit par être utilisé pour faire un piercing, je vous laisse imaginer où...C'est vraiment très drôle et c'est un superbe montage entre les images du film et des images "additionnelles".
Ensuite notons également un montage d'un remix "musical" sur la phrase culte de "Pirates des Caraïbes 2" : "I have a jar of dirt".
Enfin le Harry Potter rap.

vendredi 7 mars 2008

Le tambour

Je viens de terminer "Le tambour", un très bon livre de Gunter Grass. C'est l'histoire d'une personne internée dans un asile, Oskar, et qui raconte sa vie dans l'Allemagne et la Pologne aux destins tumultueux des années 30 et 40. Oskar raconte qu'il a décidé de ne pas grandir (c'est un nain) et de passer sa vie à jouer du tambour. Il est aussi doué d'un don qu'on qualifiera de castafioresque: celui de briser du verre par ses cris. La part de folie et de réalisme qui anime son récit sont complètement indiscernables, ce qui donne au texte un aspect totalement unique. Le genre du livre est d'ailleurs le "réalisme magique". Grass utilise aussi un procédé assez déroutant puisqu'il alterne souvent les phrases à la première et à la troisième personne, comme pour mieux montrer la schizophrénie du personnage. Le texte est très dense, avec une dizaine de bonnes idées narratives par page et un style qui évite soigneusement toute phrase simple et linéairement construite. Ca peut fatiguer à la longue et le livre aurait gagné à être 10% plus court. Mais les aventures d'Oskar et de sa famille valent le détour : notamment la scène où il attend un miracle en espérant que la statue de Jésus dans une église joue de son tambour, ou encore toute la description d'une situation familiale peu ordinaire où le mari de la mère d'Oskar (qui n'est pas son père) devient le père présumé du fils d'Oskar (relisez-le lentement...), ou l'observation nocturne de la réaction des passants lorsqu'il crée par sa voix des ouvertures dans les vitrines des bijouteries, ou encore une scène de pêche aux anguilles avec un tête de cheval comme appât.

mercredi 27 février 2008

L'attaque des éponges carnivores


Ce n'est pas le titre d'un nouveau film d'horreur mais une découverte scientifique intéressante. Les Eponges ou Spongiaires sont des animaux à structure peu "élaboré" formé de deux couches de cellules organisées en une structure totalement asymétrique et remplie de pores qui permettent de faire circuler l'eau à travers l'animal. Les éponges (sauf notre cas) sont de pacifiques filtreurs qui mettent en mouvement l'eau dans les pores grâce à des cellules particulières appellés choanocytes qui agitent leur flagelle (un peu comme un spermatozoïde mais immobile). Les particules alimentaires (plancton, petites algues, déchets des poissons...) sont phagocytés (mangés) par les cellules.
Mais l'espèce découverte récemment (Asbestopluma hypogea, auteurs : Vacelet et Duport, publication en 2004) dans une grotte sous-marine méditerranéenne est toute différente. D'abord la structure évoque plutot un Cnidaire (un autre groupe d'animaux "simples" qui comprend les hydres d'eau douce, les méduses, les coraux...). Mais c'est bien un spongiaire. Ensuite son mode d'alimentation : il capture ses proies grâce à des filaments recouverts de spicules recourbés. Puis les cellules du reste du corps migrent vers la proie ainsi fixée pour la digérer. C'est un peu comme si vous allongiez le bras sur votre steack et que vos différentes cellules viennent tour à tour se servir un petit morceau en se déplaçant le long du bras !
Une digestion extracellulaire semble avoir lieu (ce qui est exceptionnel pour un Spongiaire où habituellement chaque cellule digère "pour soi" dans ses vacuoles de digestion après phagocytose). L'éponge semble aussi s'aider de la décomposition de la proie induite par des bactéries. Le tout peut prendre 8 à 10 jours pour les grosses proies.
Précisons que votre éponge de bain est tout à fait inoffensive...

dimanche 24 février 2008

Taratata

Je signale que des dizaines de vidéos de chansons extraites de l'excellente émission "Taratata" sont disponibles sur ce lien.
Par exemple, on peut y trouver ce pur moment de grâce, "The bridge over troubled water" de Simon-Garfunkel chanté par Noa et Maurane ou "Brought to my senses" qui est une des meilleurs chansons (peu connue pourtant) de Sting ou un medley de Véronique Sanson qui est sympa même si elle chante faux de tant à autre. Pour trouver les vidéos il suffit de taper dans le moteur de recherche en haut de la page du site Taratata.

jeudi 14 février 2008

Il va y avoir du "Spore"

On est très impatient de la sortie prochaine d'un nouveau jeu vidéo, conçu par le créateur des
Sims, appellé "Spore" dont un des aspects s'inspire TRES LIBREMENT de
l'Evolution. Il s'agit de faire évoluer des êtres vivants du microbe à des êtres intelligents capables de coloniser une autre planète (la fin du jeu ressemblera sans doute à "Civilization").
Comme on peut le constater sur cette vidéo de démonstration :

http://video.google.com/videoplay?docid=-394434397798392775&q=spore

le concept de base pour l'évolution des "créatures" sera le suivant : la créature doit manger (des créatures d'espèces différentes) et gagner des points ADN. Elle ne doit pas se faire manger. Elle
doit "séduire" une autre créature de la même espèce, et
se reproduire avec elle. On retrouve "manger, ne pas se faire manger, se reproduire" : les bases de la vie ! Une fois la reproduction effectuée, la créature doit protéger ses oeufs.
Pendant ce temps, vous faites évoluer les embryons dans les oeufs à l'aide des
points ADN engrangés au cours de la précédente génération. Plus il y a de
points ADN, plus vous pouvez modifier des paramètres et des formes de la
génération suivante, histoire de lui donner plus de chances de survie et de
reproduction. Les oeufs éclosent et le jeu repart pour une nouvelle
génération. Pendant ce temps, l'ordinateur a fait évoluer les autres créatures
de l'écosystème selon le même principe (ou les autres joueurs l'ont fait en
mode multijoueur). L'ordinateur peut aussi insidieusement modifier
l'environnement dans lequel évolue les créatures, modélisant des changements
des paramètres abiotiques (climat, niveau des mers, etc..).
Vivement Septembre !!

mercredi 13 février 2008

Du pet de mouche

Une jolie étude dans le dernier Science sur le contrôle de la flore intestinale...de la mouche (mais pas n'importe quelle mouche, la célèbre Drosophile !). Alors évidemment ça fait sourire, mais si on avait à l'étudier chez l'humain (ou la souris) avec plus de 100 milliards de bactéries (chez l'homme) appartenant à plus de 500 groupes différents, ça serait beaucoup plus compliqué. En effet, la Drosophile ne possède des bactéries que de 25 groupes différents avec juste quelques espèces dominantes dans cet "écosystème" et bien sûr on a accès à tous les outils génétiques rapides développés pour ce modèle.
Les invertébrés comme la Droso possèdent une immunité en grande partie fondée sur la production de peptides anti-microbiens. Pour la flore intestinale, c'est les cellules intestinales qui produisent le cas échéant ces peptides. Or lorsqu'aucune bactérie pathogène n'est présente dans l'intestin il n'y a pas de production de ces peptides. La flore intestinale est auto-contrôlée (les bactéries d'une espèce inhibant la croissance d'une autre espèce) et les cellules intestinales produisent de faibles quantités de dérivés toxiques de l'oxygène qui évite tout "débordement". Mais pas de peptides anti-microbiens. La production de ces peptides est sous le contrôle d'une voie de signalisation Toll (qui est homologue à la voie NF-kB qu'on retrouve dans le système immunitaire des Mammifères). Or cette voie est activée ! Les chercheurs ont découvert que c'est la protéine Caudal qui empêche la voie de signalisation Toll d'activer la production de peptides anti-microbiens. Quand on bloque artificiellement la production de Caudal, les peptides sont produits et toute la flore intestinale est bouleversée (les bactéries les plus sensibles meurent d'abord ce qui déséquilibre toute la population) et cela aboutit à la mort de l'hôte Drosophile. Heureusement que chez nous, la flore intestinale est régulée de façon plus fine car nous aussi on peut tuer certaines membres de la flore intestinale lorsqu'on prend des antibiotiques (sinon les antibiotiques tueraient le malade...).
Point intéressant : la protéine Caudal tout comme Toll sont des vieilles connaissances en embryologie; Caudal est important pour la mise en place de l'axe antéro-postérieur de la Droso et la signalisation Toll pour son axe dorso-ventral. Encore un exemple du grand bricolage évolutif où les protéines contrôlant les axes de polarité embryonnaires sont réutilisés chez la larve et l'adulte, ici pour des fonctions immunitaires.

mardi 5 février 2008

Le barbier de service


Il était évident que j'irai voir "Sweeney Todd" au cinéma. Un Tim Burton avec un Johnny Depp dans le rôle du barbier "démoniaque "qui vous rase de très près, ça ne se refuse pas d'autant plus que se joint à la fête une bonne partie du casting d'Harry Potter à savoir Snape (Rogue) himself (Alan Rickman, fabuleusissime as always), Peter Pettigrew et Bellatrix Lestrange (Helene Carter Bonham qui recycle les victimes de son voisin en tourte à la viande).
Comme toujours macabre et humour noir sont au rendez-vous avec une efficacité maximale de mise en scène. Les mélodies de Danny Elfman sont remplacées par celles de la comédie musicale dont le film est tiré et les chansons se mêlent parfaitement au reste (et Depp a visiblement pris des bons cours de chant, peut-être avec sa Vanessa Paradis de femme). C'est très sanglant mais on survit (!); je pense que la notion de pression artérielle carotidienne est désormais une notion bien comprise du grand public...Et moi, je suis très content de mon rasoir électrique.

dimanche 3 février 2008

Rhétorique créationiste

Un peu facile mais tellement vrai....

mardi 22 janvier 2008

"Six pieds sous terre" vole très haut


Nouvelle série culte : Six feet under. Il fallait oser une série sur une famille qui tient une petite entreprise dans les pompes funèbres et qui organise des enterrements. Chaque épisode commence par la mort d'une personne (dans les circonstances les plus "banales" ou les plus innatendues). Ensuite reprend l'histoire mouvementée de cette petite famille mais le mort de l'épisode va leur apprendre quelque chose, soit par le témoignage de ses proches sur sa vie lors de la préparation de l'enterrement, soit...directement. En effet, il n'est pas rare que les personnages (vivants) parlent aux morts...et inversement. Le père de famille qui est décédé dans le premier épisode revient d'ailleurs assez régulièrement guider ou se moquer de ses fils. Autres petites séquences intéressantes quand on entre dans l'imaginaire des personnages (vivants ou morts, vous aurez compris que la frontière est ténue...) et qu'on voit ce qu'ils pensent ou ce qu'ils craignent ou ce qu'ils espèrent. Le tout sans transitions avec le réel. Ca donne des scènes assez étonnantes.
La série a été initiée par Alan Ball, le scénariste d'American Beauty qui est fermement accroché à mon Top10 des films préférés. Les dialogues sont brillantissimes, comme dans Oz mais en plus subtil. Les personnages sont (évidemment) attachants et surtout superbement joués.
Voir par exemple l'une des meilleures scènes de ménage filmée
ou cette "touchante" scène mère/fille
ou encore le personnage principal visiblement sous l'empire d'une substance euphorisante dans une scène culte de la deuxième saison.

dimanche 20 janvier 2008

Miroir, mon beau neurone-miroir...

Dans le dernier Nature de cette semaine, une étude sur les neurones miroirs. Ces neurones d'une région du cerveau appellé cortex "pré-moteur" qui prépare en quelque sorte nos actions motrices ont un comportement assez fascinant. Ils sont activés à la fois lorsqu'on exécute une action et lorsqu'on observe un autre individu (de la même espèce ou d'une espèce proche (singe-homme ça marche)) faire la même action. Ces neurones auraient un rôle dans l'apprentissage par imitation, qui est massivement utilisé par les bébés pour progresser. En gros, ils serviraient d'une sorte de miroir interne qui compare ce qui a été vu chez les autres avec ce que l'on souhaite exécuter.
Ils seraient aussi impliqués dans l'empathie c'est-à-dire dans le fait que l'on se met à la place d'une personne qui souffre ou qui a une certaine émotion (pleur, rire, dégout...). Les autistes (et certains psychopathes) auraient des défauts de fonctionnement des circuits neuronaux impliquant les neurones miroirs.
Les auteurs de l'article de Nature ont isolé une classe de neurones miroirs activés chez les oiseaux lorsqu'ils entendent un chant et qu'ils chantent ou essaient de chanter ce même chant. Leurs rôles seraient d'aider au système d'essai-erreur qui permet à un oiseau d'apprendre le chant caractéristique de son espèce ou même plus finement du chant caractéristique de son "état émotionnel" (alerte, sélection partenaire sexuel..etc...) lorsqu'une espèce possède un répertoire diversifié de chant.
Moi qui ai d'assez bonnes capacités à retenir et à restituer très vite une mélodie, je dois avoir des neurones miroirs performants !

vendredi 11 janvier 2008

Vénérons le spaghetti géant !


Une initiative très intelligente de chercheurs en physique américains qui ont inventé une nouvelle "religion" : la religion du spaghetti monstrueux volant.
Les adeptes de cette nouvelle religion sont les Pastafarianistes.
Cette nouvelle religion a été fondée pour faire face au développement aux USA de la théorie de l'Intelligent Design qui veut que les espèces vivantes aient été dessinées par Dieu ou qu'il a orienté l'évolution de telle manière qu'on arrive à la situation aujourd'hui : l'homme et des espèces animales et végétales (pour le servir bien sur). Les partisans de l'intelligent design ont souhaité que leurs théories soient présentées à égalité et en même temps que les théories scientifiques darwiniennes sur le sujet dans les classes (les enfants croient toujours plus facilement au Père Noël, non ?).
L'idée des Pastafarianistes n'est pas tant de fustiger la religion que de la combattre lorsqu'elle se prend pour de la science. Il ne faut pas confondre croyance et preuve. Or il n'y a pas plus de preuves en faveur des mythes et dogmes classiques des religions et de l'intelligent design que de preuves que l'homme a été crée par une entité à la forme de spaghetti géant et monstrueux. On touche du doigt une chose essentielle à comprendre au sujet des religions : on peut parfaitement dire n'importe quoi, tant qu'il y a des gens pour y croire...Le principe de réalité n'est pas un principe pertinent en matière de religion.
Autre élément apporté par les Pastafarianistes : la croyance que le réchauffement climatique est causé par la baisse du nombre de pirates à partir des années 1800s. C'est dans le but de montrer en fait par l'absurde qu'une corrélation n'indique pas forcément une relation de cause à effet. C'est une notion qui est à la base de la pratique scientifique de tous les jours et une notion de logique élémentaire mais qui est une notion qui a beaucoup de mal à passer chez certains, qui établissent des connexions magiques entre deux évènements parfaitement indépendants.