mercredi 27 février 2008

L'attaque des éponges carnivores


Ce n'est pas le titre d'un nouveau film d'horreur mais une découverte scientifique intéressante. Les Eponges ou Spongiaires sont des animaux à structure peu "élaboré" formé de deux couches de cellules organisées en une structure totalement asymétrique et remplie de pores qui permettent de faire circuler l'eau à travers l'animal. Les éponges (sauf notre cas) sont de pacifiques filtreurs qui mettent en mouvement l'eau dans les pores grâce à des cellules particulières appellés choanocytes qui agitent leur flagelle (un peu comme un spermatozoïde mais immobile). Les particules alimentaires (plancton, petites algues, déchets des poissons...) sont phagocytés (mangés) par les cellules.
Mais l'espèce découverte récemment (Asbestopluma hypogea, auteurs : Vacelet et Duport, publication en 2004) dans une grotte sous-marine méditerranéenne est toute différente. D'abord la structure évoque plutot un Cnidaire (un autre groupe d'animaux "simples" qui comprend les hydres d'eau douce, les méduses, les coraux...). Mais c'est bien un spongiaire. Ensuite son mode d'alimentation : il capture ses proies grâce à des filaments recouverts de spicules recourbés. Puis les cellules du reste du corps migrent vers la proie ainsi fixée pour la digérer. C'est un peu comme si vous allongiez le bras sur votre steack et que vos différentes cellules viennent tour à tour se servir un petit morceau en se déplaçant le long du bras !
Une digestion extracellulaire semble avoir lieu (ce qui est exceptionnel pour un Spongiaire où habituellement chaque cellule digère "pour soi" dans ses vacuoles de digestion après phagocytose). L'éponge semble aussi s'aider de la décomposition de la proie induite par des bactéries. Le tout peut prendre 8 à 10 jours pour les grosses proies.
Précisons que votre éponge de bain est tout à fait inoffensive...

dimanche 24 février 2008

Taratata

Je signale que des dizaines de vidéos de chansons extraites de l'excellente émission "Taratata" sont disponibles sur ce lien.
Par exemple, on peut y trouver ce pur moment de grâce, "The bridge over troubled water" de Simon-Garfunkel chanté par Noa et Maurane ou "Brought to my senses" qui est une des meilleurs chansons (peu connue pourtant) de Sting ou un medley de Véronique Sanson qui est sympa même si elle chante faux de tant à autre. Pour trouver les vidéos il suffit de taper dans le moteur de recherche en haut de la page du site Taratata.

jeudi 14 février 2008

Il va y avoir du "Spore"

On est très impatient de la sortie prochaine d'un nouveau jeu vidéo, conçu par le créateur des
Sims, appellé "Spore" dont un des aspects s'inspire TRES LIBREMENT de
l'Evolution. Il s'agit de faire évoluer des êtres vivants du microbe à des êtres intelligents capables de coloniser une autre planète (la fin du jeu ressemblera sans doute à "Civilization").
Comme on peut le constater sur cette vidéo de démonstration :

http://video.google.com/videoplay?docid=-394434397798392775&q=spore

le concept de base pour l'évolution des "créatures" sera le suivant : la créature doit manger (des créatures d'espèces différentes) et gagner des points ADN. Elle ne doit pas se faire manger. Elle
doit "séduire" une autre créature de la même espèce, et
se reproduire avec elle. On retrouve "manger, ne pas se faire manger, se reproduire" : les bases de la vie ! Une fois la reproduction effectuée, la créature doit protéger ses oeufs.
Pendant ce temps, vous faites évoluer les embryons dans les oeufs à l'aide des
points ADN engrangés au cours de la précédente génération. Plus il y a de
points ADN, plus vous pouvez modifier des paramètres et des formes de la
génération suivante, histoire de lui donner plus de chances de survie et de
reproduction. Les oeufs éclosent et le jeu repart pour une nouvelle
génération. Pendant ce temps, l'ordinateur a fait évoluer les autres créatures
de l'écosystème selon le même principe (ou les autres joueurs l'ont fait en
mode multijoueur). L'ordinateur peut aussi insidieusement modifier
l'environnement dans lequel évolue les créatures, modélisant des changements
des paramètres abiotiques (climat, niveau des mers, etc..).
Vivement Septembre !!

mercredi 13 février 2008

Du pet de mouche

Une jolie étude dans le dernier Science sur le contrôle de la flore intestinale...de la mouche (mais pas n'importe quelle mouche, la célèbre Drosophile !). Alors évidemment ça fait sourire, mais si on avait à l'étudier chez l'humain (ou la souris) avec plus de 100 milliards de bactéries (chez l'homme) appartenant à plus de 500 groupes différents, ça serait beaucoup plus compliqué. En effet, la Drosophile ne possède des bactéries que de 25 groupes différents avec juste quelques espèces dominantes dans cet "écosystème" et bien sûr on a accès à tous les outils génétiques rapides développés pour ce modèle.
Les invertébrés comme la Droso possèdent une immunité en grande partie fondée sur la production de peptides anti-microbiens. Pour la flore intestinale, c'est les cellules intestinales qui produisent le cas échéant ces peptides. Or lorsqu'aucune bactérie pathogène n'est présente dans l'intestin il n'y a pas de production de ces peptides. La flore intestinale est auto-contrôlée (les bactéries d'une espèce inhibant la croissance d'une autre espèce) et les cellules intestinales produisent de faibles quantités de dérivés toxiques de l'oxygène qui évite tout "débordement". Mais pas de peptides anti-microbiens. La production de ces peptides est sous le contrôle d'une voie de signalisation Toll (qui est homologue à la voie NF-kB qu'on retrouve dans le système immunitaire des Mammifères). Or cette voie est activée ! Les chercheurs ont découvert que c'est la protéine Caudal qui empêche la voie de signalisation Toll d'activer la production de peptides anti-microbiens. Quand on bloque artificiellement la production de Caudal, les peptides sont produits et toute la flore intestinale est bouleversée (les bactéries les plus sensibles meurent d'abord ce qui déséquilibre toute la population) et cela aboutit à la mort de l'hôte Drosophile. Heureusement que chez nous, la flore intestinale est régulée de façon plus fine car nous aussi on peut tuer certaines membres de la flore intestinale lorsqu'on prend des antibiotiques (sinon les antibiotiques tueraient le malade...).
Point intéressant : la protéine Caudal tout comme Toll sont des vieilles connaissances en embryologie; Caudal est important pour la mise en place de l'axe antéro-postérieur de la Droso et la signalisation Toll pour son axe dorso-ventral. Encore un exemple du grand bricolage évolutif où les protéines contrôlant les axes de polarité embryonnaires sont réutilisés chez la larve et l'adulte, ici pour des fonctions immunitaires.

mardi 5 février 2008

Le barbier de service


Il était évident que j'irai voir "Sweeney Todd" au cinéma. Un Tim Burton avec un Johnny Depp dans le rôle du barbier "démoniaque "qui vous rase de très près, ça ne se refuse pas d'autant plus que se joint à la fête une bonne partie du casting d'Harry Potter à savoir Snape (Rogue) himself (Alan Rickman, fabuleusissime as always), Peter Pettigrew et Bellatrix Lestrange (Helene Carter Bonham qui recycle les victimes de son voisin en tourte à la viande).
Comme toujours macabre et humour noir sont au rendez-vous avec une efficacité maximale de mise en scène. Les mélodies de Danny Elfman sont remplacées par celles de la comédie musicale dont le film est tiré et les chansons se mêlent parfaitement au reste (et Depp a visiblement pris des bons cours de chant, peut-être avec sa Vanessa Paradis de femme). C'est très sanglant mais on survit (!); je pense que la notion de pression artérielle carotidienne est désormais une notion bien comprise du grand public...Et moi, je suis très content de mon rasoir électrique.

dimanche 3 février 2008

Rhétorique créationiste

Un peu facile mais tellement vrai....