dimanche 29 avril 2007

Bene Bono

Malgré quelques fausses notes (l'émotion (et l'age) sans doute), une magnifissime chanson :

http://www.youtube.com/watch?v=QItUmkv7fR4

Plan très impressionant où Bono se balade dans un océan de portables qui le filme. Ca fait longtemps que je ne suis pas allé à un grand concert de rock mais si la grande mode maintenant c'est passer son temps à filmer, autant acheter le DVD.

mercredi 25 avril 2007

Les gènes des chimpanzés et nous

Un article paru dans la révue PNAS (Bakewell MA et al., 2007) montre que depuis notre séparation avec les chimpanzés il y a 6 millions d'années (ce qui fait seulement 250 000 générations), ce seraient les chimpanzés qui auraient subi plus de sélection naturelle "positive" au niveau des gènes que les humains. Une sélection naturelle "positive" correspond à un changement du code génétique qui aboutit à un changement d'acide aminé dans la protéine correspondante. Les chimpanzés totalisent 233 gènes modifiés (sur 14000 analysés), tandis que nous devons nous contenter de 154 gènes modifiés depuis l'ancêtre commun avec ces charmants cousins. D'où la conclusion que pour faire un humain (avec son gros cerveau, sa bipédie spécialisée...puis son temple d'Angkor et son TGV), il ne faut pas tant de modifications génétiques que cela, ce qui nous donne une petite piqure de rappel de modestie, ça ne fait jamais de mal.
L'étude cependant à des limitations : tout d'abord les changements d'acides aminés peuvent être neutres, sans effet notables sur l'activité de la protéine et fixé par le hasard dans les populations. Ainsi, il y a peut-être plus de modifications chez les chimpanzés mais la part des modifications qui n'ont qu'un effet nul ou mineur pourrait être plus grande que chez les humains. Il pourrait y avoir une objection à cet argument : les populations de chimpanzés jusqu'à une époque récente étaient toujours très grandes et peu fragmentés tandis que les populations humaines et pré-humaines ont sans doute été la plupart du temps faibles et fragmentés (à l'inverse de ces derniers siècles). Donc des sélections par "goulot d'étranglement" de mutations neutres sont plus probables chez les humains que chez nos cousins.
Ensuite, les auteurs se sont intéressés aux séquences codantes des gènes mais les promoteurs sont tout aussi intéressants à étudier, et souvent des modifications considérables peuvent être amenés au cours du développement par des modifications de l'expression spatiale, temporelle et quantitative d'un même gène (par exemple : toute la diversité de taille des becs des pinsons de Darwin dans les Galapagos sont liés à des modifications du promoteur d'un gène qui régule la taille des becs (BMP4 pour les intimes)).
En tout cas, encore un article qui montre que génétiquement nous n'avons rien de spécial dans l'arbre de l'Evolution. Mais qu'en pense Nicolas Sarkozy ?

jeudi 19 avril 2007

Segolene 3476890 points

A l'approche des élections, un joli article sur Agoravox sur un nouveau mode de scrutin :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=22668

Ce nouveau mode sera testé à Orsay, ville où je travaille mais je n'habite pas là (c'est le moins que l'on puisse dire...). C'est une idée émise par des mathématiciens de l'Ecole Polytechnique et du CNRS : il s'agit de donner une note (ou plutot une appréciation de "très bien" à "à rejeter" en passant par "bien" , "passable" etc... qui sera transformée en points) à chacun des candidats; celui qui a le plus de points a gagné en un tour. Je vois des avantages à ce système : cela permet de donner une vision plus juste de ce que pense un électeur. Parmis le spectre des 12 candidats, il y en a que je déteste (et qui sont dangereux pour ce pays), d'autres qui ne me "dérangent" pas (y sont gentils quoi), d'autres que j'aime un peu ou bien ou même beaucoup et qui ont d'ailleurs dans leurs programmes des propositions que j'aurais moi-même faites si j'étais candidat (les grands esprits se rencontrent). En glissant mon bulletin de vote classique dans l'urne près de chez moi dimanche, la subtilité de mes jugements sur les candidats sera réduit à un seul nom, une véritable caricature qui voudra que j'encense une personne et que je voue à la pourriture quinquennale les 11 autres. Le nouveau système évite cela et limite les surprises et les messages de travers : appliqué le 21 Avril 2002, il aurait permis à Jospin d'acquérir la deuxième place, ce qui est sans doute une vision plus juste de ce que les Français collectivement ont vraiment voulu dire ce jour-là.
Le problème c'est que ce système n'arrange pas les grands partis. On n'est pas donc pas près de le voir appliquer. Rendez-vous à la VIIème République !

dimanche 15 avril 2007

Un chemin vers Rome

Je suis en train de regarder en DVD la première saison de la série de HBO "Rome". Ces épisodes retracent le parcours de deux soldats romains (Titus Pullo et Lucius Vorenus) qui se trouvent mêlés à la carrière de César depuis la Guerre des Gaules juqu'aux Ides de Mars, son assassinat. La série est très bonne, malgré quelques anachronismes dont le plus exaspérant est la présence du papier pourtant inventé par les Chinois quelques siècles plus tard. C'est assez riche en sexe (mesdames, pour une fois vous aurez droit aussi à quelques plans intéressants pour vous ...) et en sang (décapitations et mutilations diverses, une sympathique séance de trépanation...). Les acteurs sont bons (notamment celui qui joue Pompée; César je le trouvais fade au début mais d'épisodes en épisodes il s'améliore), les dialogues intéressants, les décors somptueux (tout le forum reconstitué ainsi que le "Bas Rome") ainsi que les costumes. On voit les 100 millions de dollar que cela a couté passer, on regrette simplement que la grande bataille entre César et Pompée (gagnée par...devinez qui) soit expédiée en quelques gros plans, mais il vaut mieux ça que des plans en images de synthèse de mauvaise qualité. D'ailleurs, le principal intérêt sont les rapports humains et non pas l'aspect épique. Titus Pullo et Lucius Vorenus sont des héros assez classiques hollywoodiens, le premier le good guy un peu borderline et le second, le brave homme assez religieux, droit dans ses bottes (ou ses sandales) et à cheval sur les principes, mais ça passe pas trop mal. On attend la seconde saison avec impatience où Octave, le futur Auguste, va prendre du galon (on nous fait bien sentir dès la première saison qu'il en a plus que ce qu'il en a l'air ce petit...)

jeudi 12 avril 2007

Alain Etchegoyen


Alain Etchegoyen est mort il y a quelques jours. C'était mon prof de philo quand j'étais en Terminale C à Louis-Le-Grand. J'en garde un excellent souvenir. Très pédagogue, en même temps calme mais passionné. Je me souviens notamment de cours remarquables sur Kant, tant sur la morale que sur l'art; et ce n'est pas tout à fait un hasard si je suis aujourd'hui encore très "kantien" dans mes schémas de pensée. Son cours sur le marxisme était pas mal non plus. Je l'avais comme prof à l'époque où il a écrit son excellent livre, plus que jamais d'actualité, "La démocratie malade du mensonge". Il fondait une partie de son argumentation sur un...western "L'homme qui tua Liberty Valance" (ce qui valut d'ailleurs lors de son passage à Bouillon de Culture une discussion savoureuse avec Raymond Barre (un bientot futur disparu ??), autre grand amateur de western...). Soit dit en passant, c'est dans ce western qu'il y a l'une des plus grandes répliques du cinéma américain : "It was MY steak !".
Etchegoyen avait un esprit très ouvert, s'appuyant sur la recommandation de son maitre Michel Serres de se frotter sans arret au réel. En plus de Louis-Le-Grand, il enseignait aussi dans un lycée "défavorisé" de Gennevilliers et intervenait comme conseiller dans divers entreprises et a conseillé Claude Allègre (pas sur que ce fut une réussite...). Il a été nommé Commissaire au Plan avant la suppression du Plan par De Villepin. C'est amusant car lors d'une séance d'analyse conceptuelle sur des mots ou des notions en classe il y avait eu notamment le mot "plan", c'était moi qui était passé au tableau d'ailleurs. Il avait déja parlé du Plan à l'époque.

mardi 10 avril 2007

L'erreur slovaque





Petit coup de gueule contre les chemins de fer slovaques (si, si) qui viennent de remplacer les superbes (vieux) tramways qui ont bercé (par leur crissement mélodieux) mes vacances dans les Tatras (c'est l'extrêmité Nord des Carpates) quand j'étais petit. Ils parcouraient une ligne à voie étroite depuis le plateau de Poprad jusqu'à Strbske Pleso, une station de ski et départ de randonnée via un petit village pittoresque, Stary Smokovec. Or, ces tramways avec leurs superbes pantographes, leurs formes rondes et leur cyclopéen troisième phare frontal (viz photo) viennent d'être remplacés par des espèces de "boites" parallélépipédiques, ultralaides qui ressemblent à un mini-RER en légo (par forcément ce que vous avez envie de voir en vacances). Je sais qu'il faut moderniser les chemins de fer mais on aurait pu garder le charmant design ancestral pour le nouveau matériel. A part ça, n'hésitez pas à passer vos vacances dans les Tatras, je vous donne en lien un site avec quelques photos (cliquez sur les dossiers pour voir les photos) pour vous faire saliver. C'est à peu près la seule partie intéressante à visiter de la Slovaquie...


http://www.tatry.cz/fotografie/Hory/Tatry%20Wysokie/index.php

jeudi 5 avril 2007

Pas si pucelle...

Ce n'était pas un Poisson d'Avril : les supposés restes de Jeanne d'Arc conservés à Chinon sont bien...des restes d'une momie égyptienne. Les morceaux de momie issus du pillage des tombes faisaient partie jusqu'au XIXème siècle de la pharmacopée "placéboesque" de l'époque. Le faussaire n'a donc pas eu du mal à en trouver. Il a même poussé le vice à ajouter au morceau de côte un morceau de bois calciné et un os de chat, car le public assistant aux exécutions de "sorcières" au Moyen Age jetaient des chats dans le bucher (pauvres bêtes...).
Ce petit épisode nous rapelle l'un des aspects les plus ridicules de la religion chrétienne : les reliques. Une passion macabre, une idolatrie et la dévotion aux Saints qui est une sorte de retour partiel et déguisé au Ppolythéisme avec un Saint patron de ceci, un Saint Patron de cela, tout comme il y avait des Dieux pour tel ou tel domaine ou métier à Athènes ou à Rome. Qu'importe si les reliques sont vraies ou fausses, que le Suaire de Turin date du XIVème siècle, l'important c'est d'y croire. L'important n'est pas le réel, mais de croire au Père Noël. Mais l'Eglise sait se moderniser : au lieu d'attendre quelques dizaines d'années comme le veut la tradition, l'Eglise cède à la pression médiatique et démagogique de son temps en canonisant par voie expresse Karol Wojtila. Pour une personne guérie de la maladie de Parkinson (le soit disant miracle alors que des guérisons spontanées existent par ailleurs même sans intervention du pape), combien de dizaines de milliers de personnes sont mortes avec leur maladie malgré les bénédictions papales ? Où sont les statistiques ? Ah oui, pardon...ici on entre dans le monde réel.