jeudi 8 mars 2007

Ecce Von Economo


Le dernier "Science" du 2 Mars apporte des éclairages intéressants sur l'évolution de notre cerveau. On a toujours à l'idée que notre cerveau est plus grand que celui des singes et que "the bigger, the better". Cette dernière assertion n'est pas forcément vrai. Les Néandertals avaient des cerveaux plus gros que les notres et pourtant ils ont clairement perdu leur place dans la biosphère, sans même laisser de jolis peintures rupestres comme leurs cousins survivants. Et des études montrent que le lobe frontal de notre cortex qui intervient dans des processus cognitifs complexes ne serait, proportionnellement à la taille, pas forcément beaucoup plus grand que ceux des singes (ce point est discuté cependant). Plus que la quantité, ce serait la qualité qui compte. D'où l'intérêt de la découverte de l'équipe de l'américain Hof qui montre qu'il existe un type de neurone particulier dans le cerveau de la sous-famille de primates où se trouve l'homme (avec les chimpanzé et le gorille). Ces neurones s'appellent des neurones de Von Economo (sic) du nom de l'autrichien qui les a observés en premier. Ces neurones se trouvent dans des régions du cerveau qui interviennent dans des comportements sociaux tels que l'empathie, la confiance, le sentiment de culpabilité...L'homme a plus de ce type de neurones que les chimpanzés ou les gorilles et ils sont plus grands chez nous (nananèèreuu). Et des patients atteints de démence et de comportement "anti-social" (je cite mais j'aurais voulu avoir des détails sur ce qui est considéré comme anti-social...) présentent 74% de moins de ce type de neurones que des personnes "normales" (je cite mais j'aurais voulu avoir des détails sur ce qui est considéré comme normal...). Il faut bien sur se garder de penser qu'on a trouvé le Graal qui explique tout sur l'origine de l'homme. Mais c'est une contribution intéressante. Autre point : il existerait des neurones de Von Economo chez...les baleines. L'article n'est pas clair sur la manière de caractériser ces neurones. Est-ce juste leur forme particulière ? (dans ce cas, l'argument est faible) ou y'a-t'il des marqueurs moléculaires à disposition ? Les connexions sont-elles "homologues" ? Il s'agit probablement au mieux d'une convergence évolutive (la baleine étant la descendante d'une espèce proche de la vache...ou alors j'ai sous-estimé les capacités d'empathie, de confiance et de culpabilité de ces charmants ruminants...).

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