mardi 30 janvier 2007

Climat planétaire

Les scientifiques du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) sont réunis à Paris et constatent que les phénomènes liés au réchauffement climatique du aux gaz à effet de serre s'accélèrent. La nouvelle fourchette de hausse des températures en 2100 est comprise entre 2 et 4,5 degrés par rapport aux temps pré-inductriels (1800 en gros), avec la plus forte probabilité vers 3°C, ce qui correspond à un niveau moyen-haut par rapport à la fourchette donnée 5 ans plus tot.
Notre civilisation est exactement dans l'état d'un patient à qui on vient de diagnostiquer un cancer du poumon lié au tabac. Il y a plusieurs attitudes possibles : soit une dénégation révisioniste (les médecins se trompent), soit un catastrophisme nihiliste (je continue à fumer et je m'en fiche), soit une déresponsabilisation évangélique et une croyance aux miracles (je ne change rien à mes habitudes et une technologie-miracle viendra me sauver (ou Dieu pour certains...) parceque le malheur n'arrive qu'aux autres (vous avez reconnu G. W. Bush et son copain Nicolas S. bien sur)), soit la volonté d'affronter la maladie (arrêt du tabac et chimiothérapie avec un passage difficile à court terme mais des chances non négligeables de survie à long terme).
Si on est partisan du dernier choix, il faut agir au plus vite et dès maintenant. De toute manière, notre civilisation fondée sur l'énergie peu chère et l'exploitation sans limite des ressources planétaires va changer de gré ou de force. Soit on va subir; soit on prévoit, on anticipe et on amortit le choc. L'une des principales sources d'effet de serre (pétrole) va se tarir bientot (ou plutot devenir trop chère pour une utilisation de masse). C'est en fait un véritable cadeau et une chance car cela force à réfléchir, à imaginer et à inventer. Les gens sont d'autant près à bouger car à des raisons écologiques et humanitaires (qui à part pour se donner bonne conscience ne mobilisent pas les foules) s'ajoutent des raisons économiques : si on ne fait rien le réchauffement climatique prévu coutera bien plus cher que ce que l'on pourrait faire aujourd'hui pour le limiter.
Dans ce contexte, la France ne peut se permettre de se doter pour 5 ans d'un président totalement ignare de la question, qui ne parle jamais spontanément d'écologie dans ses interviews, et qui n'a signé le pacte écologique d'Hulot que pour ne pas se retrouver seul avec Le Pen à ne pas l'avoir signé. La principale candidate de gauche ne sait peut-être pas combien il y a de sous-marins nucléaires en France mais comprend infiniment mieux les questions d'environnement. Néanmoins, elle aura besoin d'aiguillons qui la poussent à aller de l'avant. Et les seuls à pouvoir le faire : ce sont les Verts, qui ont ainsi une occasion historique de sortir du niveau des paquerettes où ils se trouvent. Il faut, je pense, voter massivement pour eux, pas forcément à la Présidentielle mais aux Législatives qui suivront (et surtout même si d'aventure Nicolas S. gagne d'ailleurs) pour qu'ils décrochent autre chose que le sacro-saint et étriqué Ministère de l'Environnement. Ce serait logique que les Verts soient aussi au Ministère des Transports, de l'Aménagement du Territoire voire même au Ministère de l'Industrie et du Commerce (ce qui nous donnerait un quinquennat animé mais fertile). Il est temps de sortir de l'écologie-pour-se-donner-bonne-conscience genre la réintroduction des ours dans les Pyrénées : c'est bien mais ça n'est plus vraiment le problème et l'enjeu. D'ailleurs à quoi ça sert de réintroduire les ours si ils y crèvent de chaud (littéralement) dans quelques années...
Ensuite, il faut enclencher un mouvement mondial et surtaxer les produits des pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto et les protocoles suivants à partir de 2012. Car produire sans faire attention au CO2 que l'on rejette c'est de la concurrence déloyale par rapport aux pays qui font des efforts. Le problème des pays en voie de développement c'est que leur émission de CO2 ne peuvent qu'augmenter ce qui oblige les pays développés à redoubler d'effort pour faire baisser les leur. Mais ce n'est que justice car finalement pendant des années , nous avons profité du retard de ces pays tout en leur envoyant notre propre excès de CO2 à la figure.

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