vendredi 26 janvier 2007

Vive les impots !

Le débat fiscal est présent dans la campagne présidentielle et évidemment on retrouve toujours les mêmes clivages : la gauche qui veut augmenter les impots (ou du moins ne pas les diminuer) mais ne veut pas le dire trop fort et la droite qui veut baisser les impots mais qui ne veut surtout pas dire dans quelles dépenses (éducation ? culture ? santé ? défense ? justice ?...) elle souhaite tailler. La promesse de Nicolas S. de ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est tout simplement intenable vu que l'on ne peut pas le faire à l'Education (40 élèves par classe ???), ni à l'Intérieur (Nicolas S voudrait-il moins de policiers ???!!!???), ni à la Justice et à la Santé (là il faudrait embaucher plutot...), ni à la Défense (la situation géopolitique étant ce qu'elle est (un certain parfum d'années 30...))...etc...
Le débat sur les impots et les charges sociales doit être pris autrement. La question centrale est la suivante : l'argent prélevé par l'Etat et affiliés (sécu...etc...) ou par les collectivités territoriales serait-il mieux utilisé si il restait dans la poche des entreprises et des contribuables ? Question corollaire : un Etat peut-il être constitué de la juxtaposition d'égoismes ou faut-il qu'il y ait une ou des structures qui permettent de défendre efficacemment des valeurs communes et d'atténuer les inégalités injustes que la Main Invisible du Marché (qui est aussi une main aveugle) ne peut que générer. La question centrale n'est donc pas le niveau des charges et des impots mais ce qui est fait avec cet argent. Or quoi de plus utile (même au sens économique du terme) de permettre au maximum de gens de se soigner correctement à des couts abordables, d'avoir des transports en commun efficaces, une police et une justice efficaces, une éducation efficace, et de permettre aux retraités de vivre décemment (et incidemment de continuer à consommer) une fois sorti de la vie active. Est-on sur que si on laissait une partie de l'argent prélevé à Total, à BNP Paribas, à McDonald's France ou même à la PME locale, cet argent serait utilisé pour faire des choses plus utiles que cela ? Je pense que non. Dans le cas des particuliers, ça peut un peu plus se discuter mais je pense globalement que la réponse est la même. Il faut arrêter de s'imaginer que l'argent donné aux impots ou en charges sociales est de l'argent jeté par les fenêtres. C'est de l'argent qui de toute manière retourne dans l'économie (moi, fonctionnaire payé par l'argent des impots, je fais vivre la FNAC, Gibert Joseph, le Franprix et la boulangerie à coté de chez moi, ma banque, mon assureur, mon syndic de copropriété, l'électricien qui a refait l'électricité chez moi...etc...). Et cet argent retourne dans l'économie de manière intelligente c'est-à-dire qu'au passage, il fait baisser directement (les fonctionnaires) et indirectement (le salaire des fonctionnaires qui peuvent consommer) le chomage, il assure des services essentiels (sécurité, justice, transport, éducation, santé...) au pays, il crée non pas une "valeur" égoiste qui va ne profiter qu'à un nombre limité de personnes mais des "valeurs" communes qui profitent à tout le monde.
Bien sur, il y a des gaspillages, des fonctionnaires incompétents qu'il faudrait pouvoir virer plus facilement...Il faut lutter contre et ne pas les utiliser comme prétexte opportuniste pour hurler contre l'ensemble du système qui reste fondamentalement sain. Le problème fiscal est une question de la qualité de son utilisation et non pas de quantité prélevée.

1 commentaire:

Nicolas Renier a dit…

Il faudrait proposer à Florent Pagny de faire une chanson sur ce thème... Pour réparer les tords qu'il a fait avec les précédentes!