samedi 19 mai 2007

p53 : y'en a trop ou pas assez

Un article de la BBC relayant un article paru dans PLOs Biology.

http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/6668727.stm
http://www.plosone.org/article/fetchArticle.action?articleURI=info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0000441

C'est finalement une histoire "amusante" quand on y réfléchit qui montre la complexité du processus tumoral et de son traitement. La p53 est en quelque sorte une protéine gardienne du temple qui est activée quand des mutations s'accumulent dans l'ADN, arrête le cycle cellulaire pour permettre des réparations et tue les cellules qui ont des dégats irréparables. p53 est mutée dans près de 50% des cancers, ce qui veut dire que, pour ces cancers, seules les cellules tumorales (qui ont donc accumulées des mutations) qui ont perdu p53 ont pu survivre, sinon ils auraient été éliminées par, justement, la voie de suicide activée par p53. Mais quand on traite le cancer (ici des carcinomes ovariens) par chimiothérapie, les chercheurs se sont rendus compte que la p53 est un obstacle à la mort des cellules cancéreuses !! Les stratégies de chimio aboutissent à bloquer les cellules qui se divisent le plus vite (donc parmis elles les cellules tumorales) pour laisser le temps au système immunitaire de s'en débarasser ou pour éviter les métastases, et aussi à intoxiquer les cellules les plus actives de l'organisme. La p53 semble ici bloquer ce processus, en arrêtant le cycle cellulaire pendant une période où la cellule peut réparer les dégats causés par la chimio, ce qui lui permet de repartir de plus belle ensuite !
D'où l'idée de devoir inhiber la p53 des cellules tumorales pour rendre des chiomiothérapies plus efficaces. Techniquement difficile, et conceptuellement amusant de devoir inhiber une molécule sensée protéger de certains cancers pour combattre d'autres cancers.

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